Dernière mise à jour à 09h00 le 03/02
Un tribunal moscovite a condamné mardi le leader de l'opposition russe Alexei Navalny à trois ans et demi de prison, malgré la pression exercée par des manifestants russes et des pays occidentaux.
M. Navalny avait été condamné à trois ans et demi de prison avec sursis en décembre 2014 pour une affaire de fraude liée à l'entreprise française de cosmétiques Yves Rocher. Dans le cadre de sa probation, il devait se présenter régulièrement au Service pénitentiaire fédéral de Russie (FSIN) jusqu'à la fin 2020.
Le tribunal de Moscou a décidé de remplacer le sursis de M. Navalny par de la prison ferme, le FSIN ayant accusé ce critique du Kremlin d'avoir enfreint les conditions de sa probation en échouant à se présenter aux contrôles requis.
L'avocate de M. Navalny, Olga Mikhaïlova, a déclaré que la défense ferait appel de la décision du tribunal, et en appellerait à la Cour européenne des droits de l'homme lorsque tous les recours juridiques seraient épuisés en Russie .
Si le verdict est appliqué, ce célèbre opposant de 44 ans devra peut-être passer deux ans et demi derrière les barreaux, dans la mesure où il était déjà assigné à résidence depuis douze mois.
M. Navalny a été arrêté par des agents du FSIN le 17 janvier lors de son atterrissage à l'aéroport de Moscou alors qu'il revenait d'Allemagne, où il était soigné depuis quelques mois pour un empoisonnement présumé.
Le militant est tombé dans le coma au cours d'un vol entre Tomsk et Moscou le 20 août 2020. Il a ensuite été transféré dans un hôpital de Berlin, avec des symptômes ressemblant à ceux d'un empoisonnement.
Début septembre, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que M. Navalny avait été empoisonné au Novitchok, un agent neurotoxique de fabrication soviétique.
Les autorités russes ont nié à plusieurs reprises ces accusations, et ont demandé des preuves plus solides à l'Allemagne.
La mise en détention de M. Navalny a déclenché des manifestations de grande envergure dans les principales villes de Russie au cours des deux derniers week-ends. Tandis que ses partisans descendaient dans la rue pour demander sa libération, les pays occidentaux ont également fait pression sur Moscou pour qu'il soit relâché.