Dernière mise à jour à 11h02 le 26/02
La reprise post-pandémie peut être l'occasion pour les gouvernements et la communauté internationale d'utiliser les technologies nouvelles et émergentes en vue de réduire les inégalités, a estimé la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans un rapport paru jeudi.
L'édition 2021 du "Rapport sur la technologie et l'innovation" met toutefois en garde contre les graves conséquences pour les pays en développement si les communautés et les pays pauvres sont soit submergés, soit simplement laissés pour compte par cette nouvelle vague technologique.
"Il est essentiel que les pays en développement ne ratent pas la vague des technologies de pointe, sinon les inégalités s'aggraveront encore. Les sociétés et les secteurs productifs doivent donc être bien préparés et acquérir les compétences requises", a insisté Isabelle Durant, secrétaire générale par intérim de la CNUCED.
Ces technologies en développement rapide représentent un marché de 350 milliards de dollars, qui pourrait atteindre plus de 3.200 millards de dollars d'ici 2025, selon la CNUCED.
Mme Durant a toutefois averti que si les technologies d'avant-garde ont apporté d'énormes avantages, les progrès rapides pourraient constituer de sérieux inconvénients s'ils dépassent les capacités d'adaptation des sociétés.
Le rapport avertit aussi que les nouvelles technologies ont également apporté de nouvelles formes d'inégalité.
"Aujourd'hui, les principales préoccupations sont liées aux risques de voir l'automatisation prendre des emplois à grande échelle, à l'économie du gigantisme et à la réduction des droits du travail. D'autres sont les inégalités créées par la concentration du marché et des profits, l'augmentation des inégalités due à l'IA (l'intelligence artificielle) et l'élargissement des écarts technologiques", peut-on lire.
Le rapport constate que les pays les mieux préparés à utiliser, adopter et adapter équitablement ces technologies se trouvent principalement en Amérique du Nord et en Europe, tandis les moins préparés se trouvent en Afrique subsaharienne et dans d'autres régions en développement.
La CNUCED souligne également que les gouvernements ont un rôle essentiel à jouer pour ouvrir la voie à ces technologies, notamment en créant un environnement qui leur soit favorable et en veillant à ce que les bénéfices qui en découlent soient partagés par tous.