Dernière mise à jour à 08h37 le 24/11
Un entraîneur de football portugais enseigne le dribble à un jeune garçon à l'Académie de football Luis Figo WinningLeague à Beijing. |
Les écoles de football gérées par de grands clubs européens et par d'anciens joueurs internationaux alimentent les opportunités d'affaires pour les entreprises chinoises.
Yu Bofan rêve de rejoindre un grand club de football européen comme l'équipe de Barcelone de La Liga d'Espagne, et adore Lionel Messi, la star argentine emblématique du club.
Aujourd'hui âgé de 11 ans, il s'entraîne au football depuis ses six ans et est arrivé parmi les trois finalistes chinois en lice pour une bourse à l'Académie de Chelsea.
La formation de jeunes talents comme Yu gagne du terrain en Chine aujourd'hui que le secteur du football prend son envol. On parle déjà de faire du football un sport obligatoire du programme scolaire national.
En 2017, on prévoit que 20 000 écoles auront de nouveaux terrains de football et des installations d'entraînement, qui permettront de préparer 100 000 nouveaux joueurs. Tout cela fait partie de l'objectif du président Xi Jinping de faire de la Chine un grand pays du football.
Le manque d'infrastructures locales a été pointé du doigt pour expliquer le manque de succès de la Chine dans les compétitions internationales. C'est un état de fait que Xi Jinping, qui est un grand amateur de football, voudrait rectifier.
Des académies d'entraînement après l'école, ouvertes par de grands clubs européens et d'anciens joueurs de football internationaux, font aujourd'hui leur apparition. Les investissements sont en augmentations.
Le joueur brésilien à la retraite Ronaldo Luis Nazario de Lima, plus connu sous le nom de Ronaldo, a lancé une franchise de ses écoles de football en Chine.
Il a fait équipe avec le magnat brésilien Carlos Wizard Martins pour ouvrir trois Académies Ronaldo à Beijing, Shanghai et Mianyang dans la province du Sichuan avant la fin de l'année 2015.
Plusieurs grands clubs européens arrivent également sur le marché chinois.
Le Real Madrid, le légendaire club de La Liga en Espagne, a ouvert une académie, tout comme les géants de la Premier League d'Angleterre, Chelsea et Liverpool.
Traditionnellement, le développement des sports est étroitement contrôlé par l'Etat en Chine, ce qui limite les investissements privés.
Mais tout cela est en train de changer. La Chine veut désormais encourager les entreprises à faire équipe avec les plus grands clubs étrangers pour ouvrir des académies dans tout le pays.
« La Chine a besoin de l'expertise des académies dirigées par des clubs étrangers si elle veut devenir une grande nation du football », a déclaré Romain Yao, vice-président de l'agence de publicité et de marketing Oceans Sports & Entertainment Inc.
Ces infrastructures sont en train de prendre forme. Le développement du sport est appelé à devenir un secteur à croissance rapide en Chine, capable de générer d'énormes revenus pour les entreprises étrangères et locales.
« D'ici 2025, le gouvernement chinois veut avoir une industrie sportive qui représentera 800 milliards de dollars, soit 1 % de son PIB », a déclaré Simon Chadwick, professeur spécialiste des entreprises sportives à l'Université de Salford à Manchester.
La tendance est déjà pour les clubs européens de mettre en place de puissantes équipes d'encadrement pour enseigner les compétences techniques et tactiques en Chine. Les entreprises chinoises fournissent ensuite les infrastructures, par exemple les centres de formation, dans les plus grandes villes du pays.
Un exemple de ce modèle est l'Académie de football Luis Figo WinningLeague à Beijing.
Luis Figo est un ancien lauréat du prix du meilleur joueur de l'année de la FIFA, et un footballeur qui a eu une carrière remarquable au Real Madrid. La WinningLeague est une importante société d'événements sportifs en Chine, et l'académie de Luis Figo est la plus grande école privée de football dans la capitale.
Cette académie qui a ouvert ses portes en 2014 compte maintenant 14 centres dans différentes villes du pays, notamment à Beijing, Shanghai, Chengdu et Dalian, et emploie 45 entraîneurs portugais professionnels pour entraîner des enfants âgés de 4 à 12 ans.
« Nous allons ouvrir quatre autres écoles au mois de janvier, car il y a une forte demande pour ce type de centres en Chine », a annoncé Joaquim Preto, directeur technique des académies, sans divulguer de données financières. La chaîne d'écoles de football compte déjà plus de 4000 étudiants, qui paient chacun 70 yuans pour une session de formation d'une heure, selon M. Preto.
« La Chine est un marché stratégique qui est extrêmement important pour le club », a déclaré Oscar Grau, directeur de l'académie du club de Barcelone, en ajoutant que le centre formera plus de 500 jeunes.
Huanghai Pharmaceuticals et la Fédération de football de Wuhan couvriront les frais de scolarité dans les académies du club de Barcelone, mais les détails financiers n'ont pas encore été révélés.
Sur une perspective de long terme, la création d'académies de football pourrait générer des dividendes commerciaux pour les entreprises chinoises.
« Il suffit d'y penser une minute. Si l'une de ces académies trouve ne serait-ce qu'un jeune assez bon pour jouer pour un grand club d'Europe, les débouchés seront énormes pour tous ceux qui sont impliqués dans le secteur », a déclaré M. Yao de l'agence Oceans.