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Le ballon rond en Chine

La Chine au présent | 14.08.2015 15h24

Le 1er mai 2015, le joueur argentin Pablo Batalla avec ses camarades de l'équipe Beijing Guo'an.

Le président Xi entrera-t-il dans l'histoire comme celui du changement et de l'ouverture… du football chinois ? Ce qui est sûr, c'est que le monde du ballon rond vit dans l'effervescence depuis 2013, année où le nouveau président, passionné de foot, a donné le coup d'envoi de réformes ambitieuses. Entretien avec Wolfgang Rössl, d'ISB, une agence qui propose des joueurs étrangers aux clubs chinois.

CHRISTOPHE TRONTIN, membre de la rédaction

«Bien qu'il soit calqué sur le modèle européen, le football chinois fonctionnait de manière très différente. Premièrement, parce que les clubs étaient généralement des organismes publics et non privés. Même s'ils disposent de moyens financiers de plus en plus conséquents, qui se rapprochent de ceux des clubs européens les plus en vue, leurs dirigeants étaient plutôt des fonctionnaires que des professionnels du football. Diriger le club de football de la ville, pour eux, c'était une étape dans leur carrière et non la passion d'une vie. Résultat : une action focalisée sur le court terme, privilégiant les résultats de la saison et peut-être de la saison prochaine. Ils n'avaient pas, en général, cette vision du long terme qui fait naître une culture locale du football. Depuis peu, ils font venir des entraîneurs étrangers, mais ceux-ci se trouvent pris dans un système nouveau pour eux, dès lors ils s'adaptent ou repartent… »

Wolfgang, agent au sein de la société ISB (Internationaler Sport-Bund), l'une des 500 agences et sociétés de conseil autorisées dans le cadre de la Fifa à organiser les transferts de joueurs entre clubs, et l'un des rares à avoir pris pied sur le marché chinois. Il travaille depuis 2011 à mettre en contact clubs chinois et joueurs étrangers. Il m'explique les ressorts, les particularités et les défis du football chinois.

Le football professionnel chinois est né en 1994 avec la constitution de la fédération chinoise du football professionnel (CFA) qui a permis à des clubs d'entreprise ou d'unités militaires de se constituer en un championnat national. Une réforme est venue classer les clubs par niveau en divisions Jia-A et Jia-B. À l'époque le foot chinois s'efforçait d'imiter en gros le modèle italien, avec d'abord 8, puis 12 clubs en première division, 12 en seconde division, et une division amateur de 12 clubs également. En 2004, une réforme l'a fait se rapprocher du schéma britannique, l'ancienne Jia A-league devenant la Chinese Super League, avec désormais 16 clubs à chaque niveau.

Si les fans de foot sont nombreux en Chine, on a plus de mal à trouver des fans du championnat national chinois. En 2012, M. Zhou, taxi de son état, aimait me parler de foot alors que, bloqué dans les embouteillages, il lui fallait bien se changer les idées. Les surprises et les péripéties des championnats italien, britannique ou allemand, la composition des principaux clubs de France ou d'Espagne n'avaient pas de secret pour ce passionné. Le championnat chinois ? Très peu pour lui. « Ce n'est pas le même niveau, les matches sont ennuyeux, les résultats, prévisibles, car seul un ou deux clubs dominent ».

Depuis quelques années, l'arrivée de joueurs étrangers a donné un regain d'intérêt à la compétition. Les clubs de Super League ont droit à 4 joueurs étrangers + 1 remplaçant, et l'on a vu des joueurs brésiliens, argentins, français, coréens apparaître dans les clubs chinois. Les entraîneurs aussi de plus en plus souvent sont étrangers. Pas toujours facile pour eux de faire valoir leur méthode : certains s'adaptent au système chinois, d'autres rendent leur tablier.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Wei SHAN)
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