Euro 2016 : dispositif "sans précédent" pour assurer la sécurité pendant la compétition

Alors que s'ouvre vendredi l'Euro 2016 de football en France, les autorités ont prévu un dispositif inédit pour assurer la sécurité pendant toute la durée de la compétition jusqu' au 10 juillet, a indiqué mardi le ministre français de l' Intérieur, Bernard Cazeneuve.

"Tout a été fait pour que cet événement d' ampleur internationale, cette grande fête populaire, puisse se dérouler dans des conditions optimales de sécurité", a déclaré mardi M. Cazeneuve, lors de l' inauguration du Centre de coopération policière internationale, basé à Lognes, en région parisienne.

L'Euro 2016 se déroulera dans un contexte "exceptionnel", a souligné le ministre, rappelant que la menace terroriste qui pèse sur la France "demeure toujours à un niveau très élevé".

Ainsi, plus de "77.000 personnels du ministère de l' Intérieur seront mobilisés : 42.000 policiers - dont 25.000 de la Sécurité publique, 5.000 de la Police aux frontières, 2.000 CRS et 10.000 policiers de la Préfecture de Police -, ainsi que 30.000 gendarmes, 5.200 personnels de la sécurité civile, dont 2.500 sapeurs-pompiers et 300 démineurs", a-t-il détaillé.

En outre, "une partie des 10.000 militaires de l'opération Sentinelle seront spécifiquement affectés à la sécurisation de l'Euro, notamment dans les principales infrastructures de transport", a ajouté M. Cazeneuve.

Par ailleurs, "les forces d' intervention spécialisées de la police et de la gendarmerie nationales, le RAID et le GIGN, seront à pied d' œuvre dans les stades comme aux abords immédiats de chaque 'fan zone' pour intervenir sans délai à la moindre menace", a précisé le ministre.

En plus des agents de l' Etat, "13.000 agents de sécurité privée seront déployés pendant toute la durée de la compétition, au côté des 1.000 bénévoles des associations de secourisme", a encore indiqué M. Cazeneuve.

"Au total, ce sont donc plus de 90.000 personnes, agents de l'Etat, des collectivités locales, personnels de sécurité privée et bénévoles, qui assureront ensemble la sécurité de l'Euro 2016", a résumé le ministre, parlant d' un "effort sans précédent".

Les matchs se dérouleront dans dix villes françaises, dans lesquelles sont prévues des "fan zones" dont la plus grande, installée au pied de la Tour Eiffel, pourra accueillir jusqu'à 90.000 personnes.

Un concert du disc-jockey français David Guetta a précisément été organisé jeudi soir dans cette fan zone, où était déployé un impressionnant dispositif de sécurité.

Pour accéder au cœur de la fan zone, le public a d' abord dû passer "par l'une des 21 portes installées autour du Champ-de-Mars pour (un) premier contrôle", avant de "se diriger vers l'une des six autres portes, installées sur un périmètre plus restreint dans l'enceinte même de la fan zone", expliquait vendredi la chaîne d' information BFM TV.

Depuis les attentats parisiens du 13 novembre 2015 qui ont fait 130 morts, les autorités françaises ne cessent de rappeler que la menace terroriste est bien présente en France.

Plusieurs éléments viennent alimenter les craintes d' attentat, comme par exemple l' enregistrement audio diffusé fin mai par Daech, dans lequel l'organisation "appelle à des attentats en Occident pendant le ramadan, qui a commencé lundi", écrivait mercredi le journal Le Figaro.

"Préparez-vous, soyez prêts... pour en faire un mois de calamité partout pour les non-croyants", annonce le message attribué au porte-parole de l'organisation, Abou Mohammed al-Adnani.

"Nous savons que Daech planifie de nouvelles attaques (...) et que la France est clairement visée", avait déclaré le 10 mai dernier le directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), Patrick Calvar, devant la commission parlementaire de la défense nationale et des forces armées.

Mohamed Abrini, incarcéré en Belgique et soupçonné d'être impliqué dans les attentats de Paris et de Bruxelles, avait d'ailleurs expliqué début avril que les commandos des attentats du 22 mars à Bruxelles projetaient à l'origine de frapper à nouveau Paris pendant l'Euro.

Par ailleurs, un Français de 25 ans a été arrêté le 21 mai en Ukraine en possession d'armes et d'explosifs. D'après les autorités ukrainiennes, cet arsenal était destiné à la préparation de 15 attentats qui devaient être commis durant l'Euro 2016 en France.

En plus de la mobilisation humaine, le gouvernement français a lancé mercredi une application pour smartphone dénommée SAIP (Système d'alerte et d'information des populations) qui permet d'alerter les utilisateurs en cas d'attentat.