Dernière mise à jour à 09h25 le 04/07
Deirdre Larkin file à travers la banlieue de Johannesburg presque tous les matins, ses cheveux blancs secoués par le vent alors qu'elle fait sa course de 8 km d'une foulée assurée. À 85 ans, cette pianiste de concert à la retraite qui a commencé à courir tard dans la vie peut terminer un semi-marathon en un peu plus de deux heures et détient le record mondial pour son âge. « Avant que j'atteigne 78 ans, la dernière fois que j'avais couru, c'était à l'université, et j'étais vraiment mauvaise », a-t-elle déclaré, debout dans sa maison devant un mur de quelque 500 médailles reconnaissant ses exploits sportifs. S'arrêtant pour des selfies avec les enfants et pour offrir des encouragements à ses compagnons, Deirdre Larkin est devenue une attraction majeure des courses auxquelles elle participe.
« Quand les gens me dépassent, parce que la plupart des gens me dépassent, ils me saluent et me disent "bonjour -je vous ai vue à la télé !". Sinon, nous ne parlons pas vraiment, parce que vous avez besoin de votre souffle », a-t-elle déclaré récemment après une course de 10 km à Pretoria. Sa renommée tardive en tant que coureuse a été une surprise pour cette pianiste qui est arrivée en Afrique du Sud en provenance de Grande-Bretagne en 1970. Peu de temps après l'an 2000, son médecin lui a diagnostiqué une ostéoporose qu'elle n'a pas pu traiter avec des médicaments ou des injections. Ensuite, et c'est là que tout a commencé en 2010, un de ses quatre enfants s'est brièvement installé dans sa maison de Randburg, dans la banlieue de classe moyenne de Johannesburg, où elle a été très vite surnommée par les médias locaux la Grande Dame de Randburg.
« Mon fils courait trois fois par semaine. J'ai dit que je me joindrais à lui. Quand j'ai commencé, je faisais trois pas, puis trois foulées, puis trois pas... », a-t-elle rappelé. Sept ans plus tard à peine, sa course avait été transformée. En mai, elle a été invitée à courir en Suisse où elle a terminé un semi-marathon en 2h05, établissant un record mondial pour son groupe d'âge. « La course à Genève était une magie absolue, la course elle-même était formidable. C'était plat, vous commenciez dans les jardins, vous passiez par les champs et vous couriez le long du lac », a-t-elle dit. Pour rester en forme, Deirdre Larkin adhère à une discipline stricte -pas de sucre, de sel ou de café et un départ à 5h00 tous les jours pour s'entraîner. L'année dernière, elle a participé à 65 courses, dont plusieurs semi-marathons de 21 kilomètres.
« Il y a toujours un élément d'incrédulité. Je ne peux pas croire que je l'ai fait. Mais mon corps me dit le lendemain que je l'ai certainement fait », a-t-elle dit. « Mon sang circule dans mon corps beaucoup plus vite, je n'ai pas froid, je peux sentir tous les muscles de mon corps - Je n'ai jamais su que j'avais tellement de muscles! Je me sens beaucoup plus vivante ». Et bien qu'elle s'apprête à fêter ses 86 ans en septembre, la mamie marathonienne n'a pas l'intention de ralentir. « Je peux imaginer une vie sans courir mais c'est une sorte de mort lente », a-t-elle souligné. « Je courrai aussi longtemps que je le pourrai, et même si je n'ai qu'une jambe, je ferai avec ».