Dans l'histoire et la littérature chinoise, l'homosexualité était ouverte et tolérée. Est-ce que l'acceptation sociale est due au fait que la Chine s'engage de plus en plus dans la communauté internationale? Existe-t-il actuellement une place pour les relations homosexuelles ?
Dimanche, l'équipe du China Daily Han Bingbin, Gan Tian, Shi Yingying et Xu Lin a mené l'enquête.
La pédérastie, la relation érotique entre un homme adulte et un adolescent, était déjà répandue à l'époque de l'Empereur Jaune, qui est crédité d'avoir fondé la civilisation chinoise. Du moins, c'est ce que diverses œuvres littéraires ont enregistré à travers les âges.
Dans les mythes folkloriques et classiques de la littérature, il ya eu des brèves et longues descriptions concernant les relations entre personnes de même sexe, chez les hommes et les femmes.
Le sociologue Pan Guangdan insiste sur l'idée que l'homosexualité est un fait naturel de la vie et que cela a dû existé bien plus tôt dans l'histoire humaine.
Tout en traduisant la psychologie révolutionnaire du britannique Havelock Ellis, psychologue sexuel dans les années 1930, Pan a été inspirée pour chercher dans les documents historiques des indices crédibles de l'existence de l'homosexualité dans l'histoire chinoise.
De nombreux indices
Sa recherche est compilée sous forme d'annexe dans l'édition chinoise de la psychologie du sexe, ce qui en fait sans doute la première étude des relations homosexuelles en Chine.
Selon l'étude de Pan Gyangdan, la plus ancienne mention de l'homosexualité a été retrouvée dans les Chroniques de Shang. Le Ministre Yi Yin du début de la dynastie Shang (c. XVIe siècle-XIe siècle avant JC) a énoncé des peines pour "dix actes criminels " à l'encontre des fonctionnaires. L'un d'eux était la pédérastie.
Mais Pan a été surpris d'apprendre que dans la dynastie Zhou qui a suivi (c. XIe siècle-256 avant J.-C.), un proverbe très répandu disait : "De beaux mâles peuvent distraire les empereurs de la sagesse des esprits anciens".
Par conséquent, il estime que durant la dynastie Shang et Zhou l'homosexualité était chose courante.
Les dossiers historiques sur ces périodes fournissent des récits vifs et détaillés des relations de même sexe, en particulier dans les chambres impériales.
Des histoires d'amour gay sont souvent racontées, même encore aujourd'hui, les gens tentent de justifier l'homosexualité.
La première de ces histoires, enregistrée dans les Annales de printemps et d'automne, est "the Plesant Hug From Behind ". Lorsque Jinggong a menacé de tuer un fonctionnaire qui le regardait de trop près, le sage Yanzi lui dit que c'était mal de tuer quelqu'un qui "admirait votre beauté" . Appréciant la réflexion de Yanzi, Jinggong a permis au fonctionnaire "de le prendre dans ses bras par derrière ".
Sous la dynastie des Han (206 avant JC- 220 après JC), les historiens Sima Qian et Ban Gu ont tous deux présentés des rapports sur les concubines des empereurs de sexe masculin. D'où, Pan conclut que presque tous les empereurs durant la dynastie des Han de l'Ouest (206 av AD 24 ) avaient ou étaient soupçonnés d'avoir des partenaires masculins.
Le plus connu d'entre eux était Xian Dong.
Il es dit que l'empereur Ai s'est réveillé un matin en trouvant les manches de ses habits impériaux repliées sous le corps endormi de son partenaire Dong Xian. Ne voulant pas réveiller son bien-aimé, Ai trancha ses manches et se précipita hors de la routine de la journée.
Dès lors, l'amour entre les hommes de même sexe a souvent été appelé « le découpage des manches de l'amour» - un euphémisme d'une relation homosexuelle par ceux qui trouvent toujours embarrassant d' aborder publiquement ce sujet.
Pendant la dynastie des Jin (1115-1234), l'homosexualité est devenue une pratique courante parmi les classes supérieures et fréquemment mentionnée dans les rapports officiels.
Le sociologue explique que la dynastie des Jin est l'une des périodes de l'histoire où les hommes étaient particulièrement attentifs à leur apparence, en ajoutant que dans la Grèce antique, la pédérastie faisait partie de la vie quotidienne.
Et d'ajouter : « D'anciens philosophes grecs considéraient l'homosexualité comme plus sacré que l'hétérosexualité. Sans références littéraires pertinentes, nous ne pouvons pas savoir exactement si l'ancien peuple pensait la même chose, mais il est évident que l'homosexualité à cette époque ne connaissait pas de préjugés sociaux excessifs ou une condamnation morale».
En Chine, peu de temps après la dynastie des Sui (AD 581-618), l'homosexualité disparaît progressivement des documents officiels et Pan se réfère aux romans et autres références occasionnelles, dont l'authenticité a souvent été mise en doute.