Les autorités municipales de Beijing ont établi une équipe conjointe d'investigation pour enquêter sur le groupe pharmaceutique français Sanofi à la suite d'allégations de corruption soulevées par un journal économique chinois.
Un lanceur d'alerte anonyme a déclaré jeudi au journal 21st Century Business Herald, basé à Guangzhou, que le personnel de Sanofi avait versé 1,69 million de yuans (274.048 dollars) de pots-de-vin sous forme de "subventions de recherche" à 503 médecins de 79 hôpitaux à Beijing, Shanghai, Guangzhou et Hangzhou fin 2007.
Le bureau municipal de la santé de Beijing coordonnera ses efforts avec les autorités disciplinaires pour enquêter sur cette affaire, a indiqué vendredi un responsable du bureau à l'Agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle).
Définir la frontière entre "subvention de recherche clinique" et pot-de-vin est le point essentiel de cette affaire, ont affirmé des experts médicaux.
L'équipe d'investigation examinera si les programmes de recherche clinique comportaient une liste de patients et des rapports médicaux, a révélé le responsable.
Les hôpitaux évoqués dans le reportage du journal, dont le Peking Union Medical College Hospital à Beijing, se sont refusés pour le moment à tout commentaire.
Sanofi a déclaré en réponse dans un communiqué que le groupe prenait "très au sérieux " ces allégations et avait entamé des procédures pour ouvrir une enquête, selon le journal.
La Commission nationale de la santé et du planning familial intensifiera ses efforts pour lutter contre la corruption commerciale dans l'industrie pharmaceutique et le secteur de la santé, a promis vendredi le porte-parole de la commission Deng Huahai lors d'une conférence de presse.
La commission projette également d'établir une liste noire des sociétés pharmaceutiques et des individus impliqués dans la corruption, a-t-il indiqué.
Le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) fait l'objet d'une enquête pour corruption et fraudes fiscales par les autorités chinoises depuis début juillet.