Environ 700 000 couples chinois, dont l'un des partenaires est enfant unique, ont fait la démarche fin août pour avoir un deuxième enfant, et 620 000 d'entre eux ont obtenu un permis, a déclaré mercredi la Commission nationale de la santé et du planning familial.
On est loin des précédentes estimations de l'autorité, indiquant une augmentation annuelle de plus de 2 millions en raison du changement de politique.
Plus de 11 millions de couples ont désormais le droit d'avoir un deuxième bébé après que le pays ait décidé en novembre d’assouplir les règles de planification familiale en permettant aux couples d'avoir un deuxième enfant, à condition que l'un des parents soit enfant unique ( auparavant, le mari et la femme devaient d'être enfant unique pour pouvoir avoir un deuxième bébé).
À ce jour, toutes les provinces chinoises à l'exception des régions autonome ouïgoure du Xinjiang et du Tibet ont mis en œuvre la nouvelle politique.
Lu Jiehua, professeur de démographie à l'Université de Beijing, a déclaré que le nombre plus faible que prévu de demandes pourrait refléter un changement dans la perception de la reproduction, en particulier en milieu urbain, chez les personnes ayant un niveau d'éducation élevé.
La plupart des couples que la politique affecte vivent dans les zones urbaines, a-t-il noté.
En réalité, l'accouchement reste pour certaines personnes une question principalement économique.
Liu Yulin et son épouse, tous deux la trentaine d’années sont encore en pleine réflexion quant à avoir un deuxième enfant.
«Mon premier est un garçon. Je ne pense pas que je peux me permettre d'avoir un autre garçon, pour qui je dois acheter un logement», a déclaré Liu, qui a une sœur aînée.
Le couple fait partie des cols blancs de Beijing, où l'éducation et le logement restent chers.
Apparemment, les études et analyses avant le changement de politique ne pouvaient guère correspondre à la situation réelle, a fait observer le professeur Lu.
Cet assouplissement vise à répondre à une société qui vieillit rapidement et maintenir une main-d'œuvre durable, a-t-il évoqué.
Pour l’enseignant, une analyse minutieuse des nouvelles naissances l'année prochaine en vertu de la nouvelle politique est nécessaire pour aider les décisions futures, surtout pour introduire une politique globale de deux enfants. «Cela viendra probablement dans cinq ans».
Cependant, Cai Fang, directeur adjoint de l'Académie chinoise des sciences sociales, un groupe de reflexion influent du gouvernement, ne partage pas cet avis. «Cela devrait se faire dans deux ans», a-t-il estimé dans une interview à la Radio nationale chinoise plus tôt ce mois-ci.
Mais l'autorité de la population a contesté cette affirmation, expliquant qu'il n'y a pas encore un calendrier planifié.