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Chine : Un Fonds aidera les travailleurs licenciés dus à la réduction des surcapacités de production industrielle

Xinhua | 28.01.2016 08h27

La Chine lèvera des fonds pour aider les travailleurs qui perdraient leur emploi en raison de la fermeture d'usines des secteurs du charbon et de l'acier, dans le cadre de la campagne nationale pour réduire les surcapacités.

Des fermetures industrielles sont à prévoir. La capacité brute de production d'acier doit être réduite de 100 à 150 millions de tonnes, tandis que la production de charbon doit être réduite "d'un montant relativement important", a déclaré le Conseil d'État dans un communiqué récemment publié, sans détailler de calendrier plus détaillé.

Cette réduction de la production sidérurgique pourrait se traduire par une perte d'emploi pour près de 400 000 travailleurs, a estimé Li Xinchuang, directeur de l'Institut chinois de planification et de recherche de l'industrie métallurgique.

Davantage de personnes encore seront affectées dans les industries d'amont et d'aval, a ajouté M. Li.

"Des licenciements à grande échelle dans le secteur sidérurgique pourraient menacer la stabilité sociale", a déclaré M. Li.

Dans le secteur du charbon, quelque 7 250 mines affichant une capacité de production dépassée ont été fermées au cours des cinq dernières années.

Un grand nombre de travailleurs du charbon devraient être affectés par les réductions de capacité à venir, même si le Conseil d'État n'en a pas précisé l'échelle.

Pour faire face aux licenciements qui menacent, un "fonds de restructuration industrielle" a été créé le 1er janvier, mettant en commun les fonds des usines de tout le pays en fonction de leur consommation énergétique.

Brokerage Shenwan Hongyuan Securities estime que ce fonds pourrait puiser quelques 46,8 milliards de yuans par an (soit 7,2 milliards de dollars).

"Comme l'a demandé le Conseil d'État, les services concernés élaborent des règles sur l'utilisation de ce fonds de restructuration industrielle", a déclaré Jiang Zhimin, vice-directeur de l'Association houillère nationale de Chine.

"En ce qui me concerne, l'essentiel de ce fonds sera alloué aux travailleurs licenciés", a déclaré M. Jiang.

Ce fonds sera utilisé en partie pour indemniser les travailleurs licenciés, selon le communiqué du Conseil d'État de ce dimanche.

Le Conseil d'État a appelé les entreprises à sortir des cadres de pensée établis pour trouver des moyens de réduire les licenciements et d'indemniser les travailleurs congédiés.

Le gouvernement encourage également les travailleurs congédiés à créer leur propre entreprise, avec des avantages fiscaux et d'autres politiques préférentielles.

Une précédente vague de restructuration économique dans les années 1990, alors que la Chine entamait sa transformation d'une économie planifiée à une économie de marché, a entraîné une perte d'emploi pour des dizaines de millions de personnes, en particulier celles employées dans des compagnies publiques.

Bien que de nombreux employés licenciés aient créé leur propre entreprise, l'essor du chômage a généré des problèmes sociaux.

Dans le cadre de la nouvelle vague de restructuration économique, les "entreprises zombies", qui ne sont pas viables ou pas compétitives, sont prises pour cible par le gouvernement car l'excédent de l'offre a fait chuter les prix de l'acier en-dessous du prix du chou, tandis que les cours du charbon ont atteint leur plus bas niveau depuis des années.

Cette fois-ci, le gouvernement est bien déterminé à porter davantage d'attention à ceux qui perdent leur emploi.

"Nous devons prendre en charge les licenciements de manière appropriée", indique le communiqué du Conseil d'État.

Les dirigeants attachent une grande importance à la création d'emplois dans le contexte du ralentissement économique. Actuellement, le taux de chômage est faible et offre donc une marge de manœuvre pour la réduction de l'excès de capacités.

Selon les enquêtes de l'emploi, le taux de chômage dans les grandes villes de Chine s'est élevé à environ 5,1 % en 2015, ce qui reste un niveau bas, contre une moyenne de 6,8 % sur les 34 pays membres de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) en juillet dernier.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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