Dernière mise à jour à 15h09 le 22/06
Photo d'archives. |
Dans une affaire de discrimination au travail dans la province du Guangdong (sud de la Chine), un employeur a finalement perdu un procès pour avoir licencié un employé séropositif. Un premier procès gagné, considéré comme une étape importante dans les efforts du pays pour défendre l'égalité professionnelle des personnes atteintes du VIH.
La Cour populaire intermédiaire de Guangzhou a jugé le 19 juin 2017 qu'il était contraire à la loi d'exiger d'un demandeur séropositif de quitter son emploi dans une institution publique pour avoir plus de temps de repos. Ah Ming (pseudonyme), 27 ans, s'était vu imposer en 2015 un examen physique, pour postuler à un poste permanent dans l'établissement, où il a travaillé pendant trois ans à titre d'employé contractuel.
En avril 2016, le jeune homme a déposé un dossier d'arbitrage à Guangzhou pour reprendre son travail, mais la demande a finalement été rejetée. En février de cette année, ses tentatives pour se défendre ont à nouveau échoué, comme tant d'autres procès similaires liés au VIH en Chine.
Au cours du deuxième procès, le tribunal a souligné qu'il n'y avait pas de loi, de règlement ou de directive industrielle interdisant aux porteurs du virus du sida de travailler comme inspecteurs des aliments. Et le renvoi par l'employeur des demandeurs d'emploi séropositifs par peur d'infecter les autres, va à l'encontre des politiques chinoises pour protéger les droits fondamentaux des personnes atteintes du VIH.
L'autorité judiciaire a de plus insisté sur le fait que le sida ne se propage que par l'échange de fluides corporels et ne nécessite pas d'isolement.
Selon Qiu Hengyu, l'avocat d'Ah Ming, lorsque son client a demandé une activité à temps plein dans une institution publique, sa maladie pouvait l'empêcher de se conformer aux normes d'emploi provinciales. En janvier dernier, le jeune homme a déposé un litige administratif contre le bureau des ressources humaines et de la sécurité sociale de Guangzhou dans l'espoir de modifier ces normes.
«La décision de la Cour populaire intermédiaire de Guangzhou aura certainement un effet positif sur les litiges futurs», a-t-il déclaré au Quotidien du Peuple en ligne.