Dernière mise à jour à 08h41 le 13/07
Un procès s'est ouvert mercredi dans la province chinoise du Henan (centre) pour les crimes présumés de la Henan Yuda Real Estate Company et trois de ses employés.
La société et ses employés, Zhang Xincheng, Guo Lijie et Xiao Yanling, sont accusés de deux crimes liés à la fraude, a-t-on appris du Tribunal populaire intermédiaire de la ville de Kaifeng.
Ils ont déclaré avoir commis les crimes sous la direction de Guo Wengui, l'un des fugitifs les plus recherchés de la Chine.
"L'actionnaire majoritaire actuel" de l'entreprise, Guo Wengui, a quitté la Chine suite à des soupçons de plusieurs crimes en août 2014 et figure actuellement sur une "notice rouge" d'Interpol concernant les fugitifs recherchés.
Le parquet du Henan a découvert que de mai 2008 à avril 2015, Guo Wengui a demandé à Ma Cheng, directeur général adjoint de la société de l'époque, et à ces trois employés de créer dix sociétés fictives et de fabriquer des contrats et des projets, afin d'obtenir des prêts de manière frauduleuse et de permettre à des banques d'accepter des factures financières, d'une valeur totale de 1,435 milliard de yuans (environ 211,05 millions de dollars).
Une partie de cette somme a été utilisée pour régler les dettes de la société Yuda, et le reste a été transféré à l'étranger ou à Beijing Pangu Investment. Plus de 212 millions de yuans doivent encore être récupérés.
Au cours du procès, des preuves, dont des déclarations et des avis de témoins ont été présentées, et les accusés n'ont pas contesté les charges. Ils ont exprimé leurs regrets, plaidé coupables et remercié le système judiciaire d'avoir traité l'affaire de manière légale.
Les accusés ont demandé la clémence, indiquant qu'ils avaient agi en suivant les instructions ou les suggestions de Guo Wengui.
"Depuis l'ouverture de mon enquête, je reste souvent réveillé toute la nuit, me questionnant", a indiqué Zhang Xincheng dans sa déclaration finale.
Il a attribué sa situation difficile à son ignorance de la loi et à son obéissance aveugle aux instructions de Guo Wengui et Ma Cheng.
"Je ressens d'énormes regrets et je suis extrêmement désolé pour mes crimes", a-t-il poursuivi.
Le procès de mercredi est la deuxième procédure judiciaire dans une série d'affaires impliquant Guo Wengui.
Plus de 60 personnes, dont certains membres des familles des accusés, des législateurs, des conseillers politiques, des journalistes chinois et étrangers, ainsi que des personnes du public, ont assisté au procès.
Les procès-verbaux et les séquences vidéo de la session ont été diffusés sur le compte officiel Weibo du tribunal, un réseau social chinois similaire à Twitter. Le verdict sera annoncé à une date ultérieure.
Pour protéger les droits et les intérêts des accusés, une conférence a été organisée avant l'ouverture du procès, réunissant les procureurs, les accusés et les avocats.
Selon la décision d'un tribunal chinois le mois dernier, Guo Wengui, aussi actionnaire majoritaire actuel de la société Pangu, a incité trois personnes de cette entreprise à souscrire à des prêts bancaires en utilisant de faux documents.
Ces trois personnes ont été condamnées à des peines de prison pour obtention frauduleuse de prêts et de devises étrangères. La société Pangu a aussi été condamnée à une amende de 245 millions de yuans.