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Des articles chinois supprimés par un éditeur scientifique

le Quotidien du Peuple en ligne | 24.04.2017 15h55

L'éditeur basé à Berlin, Springer, a annoncé vendredi avoir retiré 107 articles écrits par des institutions chinoises de 2012 à 2016 de sa revue Tumor Biology.

«Nous rétractons ces articles publiés parce que le processus d'examen des experts requis pour la publication a été délibérément compromis par des rapports faussés», a indiqué le communiqué de Springer sur retractionwatch.com, un site rendant compte des retraits de documents scientifiques.

Dans la liste de Springer, les auteurs impliqués sont tous des structures chinoises, principalement des instituts médicaux tels que le Département de neurochirurgie de l'hôpital de Tongji, dépendant de l'Université de Tongji à Shanghai.

«A la suite d'une grande enquête, nous avons identifié un certain nombre d'articles provenant de diverses revues. Des recherches étant actuellement en cours, à ce stade nous ne pouvons pas vous en dire plus», a déclaré un porte-parole de la maison d'édition sur retracingwatch.com.

Selon le site, Springer était l'éditeur de Tumor Biology en 2016, une revue publiée aujourd'hui par SAGE, un éditeur académique indépendant.

«Les examinateurs sont tenus d'évaluer anonymement les documents avant que les scientifiques ne reçoivent un financement, mais leur identité est souvent compromise et ils sont sollicités pour donner de meilleurs rapports d'évaluation», a indiqué Zhi Zhenfeng, chercheur associé à l'Académie chinoise des sciences sociales.

Parfois, les identités des experts sont révélés par ceux qui sont en mesure d'offrir des fonds pour favoriser leurs propres intérêts personnels, a rajouté Zhi Zhenfeng.

«La fraude académique reflète un certain état d'esprit dans la société. En Chine, de nombreux établissements de recherches se basent sur la quantité d'articles publiés par un universitaire comme critère d'évaluation, ce qui fait que certains chercheurs recherchent uniquement le nombre de publications au lieu de la qualité de leurs études», a souligné Hu Xingdou, professeur à l'Institut de technologie de Beijing.

En août 2016, Springer a retiré 64 articles de ses dix publications après avoir trouvé des preuves d'évaluations truquées, provenant pour la plupart d'universitaires en Chine. En mars 2015, BioMed Central, basé à Londres, a supprimé 43 documents, dont 41 ont été écrits par des chercheurs chinois.

La National Natural Science Foundation of China (NSFC) a révélé en décembre 2016 plusieurs cas de mauvais comportements dans le but de freiner l'escroquerie et de renforcer l'intégrité de la recherche.

Depuis 2015, selon la NSFC, 117 articles scientifiques impliquant des auteurs chinois ont été retirés de plusieurs éditions, dont Nature, Springer et Elsevier. Une source importante de financement pour les recherches fondamentales et explorations pionnières en Chine.

Yang Wei, le responsable de la NSFC, a souligné que la fondation maintient une politique de tolérance zéro pour toute fraude scolaire. 

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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