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Plus de 20 000 rennes massacrés par des braconniers en Sibérie

le Quotidien du Peuple en ligne | 22.04.2017 11h21

Des tas de carcasses de rennes sur la neige, comme autant de sinistres monticules, des champs d'ossements provenant d'animaux sauvagement mutilés... ces terrifiantes images montrent l'ampleur de l'abattage auquel se livrent les braconniers dans le vaste district d'Evenkiysky dans la région de Krasnoyarsk, en Sibérie. Les inspecteurs de la chasse estiment que quelque 20 000 rennes ont été abattus sur 800 endroits différents sur une route de 1 500 kilomètres, qui a été inspectée pour servir de preuve à ce sanglant braconnage. Un de ces champs de massacre s'étend sur pas moins de 6 hectares environ.

Selon les inspecteurs, les braconniers -« bien armés et bien équipés »- étaient « cyniques », car ils ont tiré sans chercher à bien viser. Ils ont ainsi trouvé quelque 300 carcasses de rennes qui ont été abattus et blessés, et ont lutté pour s'enfuir dans la forêt et y mourir. Les inspecteurs de la direction de la Direction de la chasse de l'État de la région ainsi que la police et les employés de la Réserve centrale de la Sibérie ont participé à des expéditions avec le groupe de défense des animaux du WWF. Outre les scènes d'horreur qu'ils ont découvert, ils ont mis en garde contre le risque de maladies dangereuses, car de nombreux cadavres de rennes ne sont pas enterrés. Pavel Kochkarev, directeur de la réserve centrale de Sibérie, a déclaré : « J'ai l'impression que ces rennes sauvages sont abattus pour une chose particulière. Les braconniers veulent des langues de renne. Ils tirent, coupent la langue, et ils laissent le reste. S'ils veulent un cuissot, ils tirent, coupent les pattes et abandonnent le reste ».

Les experts estiment que quelque 20 000 rennes ont été massacrés dans ce district et disent qu'ils n'ont pas les ressources nécessaires pour s'attaquer aux braconniers. Ivan Mizin, coordinateur du département de Barents du WWF Russie, a déclaré : « Nous nous attendions à ce que le braconnage existe dans cette région, mais la réalité est horrible. Le WWF Russie continuera à soutenir les mesures anti-braconnage. Nous envisageons de procéder à de nouvelles expéditions. Il est également nécessaire de renforcer le suivi pour mieux comprendre les itinéraires de migration des rennes, identifier les endroits où le braconnage est plus susceptible d'arriver et apporter des modifications à la législation de la chasse existante ».

Les rennes de cette région appartiennent à la partie Sud de la célèbre population de Taimyr, la plus grande au monde mais qui diminue rapidement. Cette dernière alerte suit les rapports publiés plus tôt dans l'année au sujet de la décimation de cet énorme troupeau causé par plusieurs facteurs, dont le braconnage. Sa population comptait 1 million de têtes en 2000, mais elle est maintenant comprise entre 400 000 et 500 000 animaux. Les experts attribuent la diminution de la population au changement climatique, mais le braconnage à l'échelle industrielle est considéré comme une autre cause, ce qui représente une menace réelle pour la survie de la population.

Leonid Kolpashchikov, expert responsable du département scientifique de la réserve de Taimyr, a mis en garde : « En 2000, la population de rennes sauvages atteignait jusqu'à 1 million. Depuis cette époque, elle a baissé de moitié. Si la situation se poursuit, d'ici 2020, selon les estimations, la taille de la population pourrait être réduite à un nombre d'animaux situé être 150 000 et 200 000.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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