Une jeune fille en fauteuil roulant commence une nouvelle vie après son admission à l'université

Il est difficile d'imaginer comment une personne va passer toute sa vie si elle ne peut plus bouger que ses mains et sa tête. Xu Ruiyang, une étudiante de 18 ans originaire de Kunming, dans la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine), a quant à elle déclaré qu'elle voulait vivre dans la dignité.

Xu Ruiyang souffre d'atrophie musculaire spinale depuis qu'elle a 2 ans. C'est une sorte de troubles neuromusculaires qui entraînent la perte de motoneurones et une fonte musculaire progressive. À ce moment-là, le médecin a dit à la famille que la plupart des enfants atteints de cette maladie ne vivent en général que quelques années.

Pourtant, la famille n'a pas renoncé à se battre contre la maladie, pas plus qu'elle ne s'est contentée se plaindre de l'injustice de la vie. Afin d'aider leur fille à vivre dans la dignité, les parents de Xu Ruiyang ont dû entraîner de manière rigoureuse leur fille aux compétences de vie et d'apprentissage, notamment à utiliser des baguettes ou une cuillère, à écrire et à lire. Cependant, ouvrir un livre ou lever la main, quelques gestes très simples pour les gens normaux, sont un grand défi pour Xu Ruiyang. Elle doit utiliser sa tête ou sa bouche pour qu'elles coopèrent avec ses mains pour terminer ces actions.

Quand elle a commencé à apprendre à écrire, elle a constaté que son écriture sur papier était très légère car ses mains n'avaient pas assez de force. Parfois, elle ne pouvait même pas tenir un stylo. Mais elle n'a jamais abandonné. Un jour qu'elle fit tomber son stylo, elle le ramassa et continua à écrire.

Après s'être exercée des milliers de fois, Xu Ruiyang a finalement appris plus de 1 000 caractères chinois et a pu écrire 500 caractères chinois avant même de devenir élève de primaire. Au cours des dernières années, elle a surmonté de nombreux problèmes et défis, notamment, par exemple, devoir supporter la douleur causée par la grave déformation de sa colonne vertébrale. Ses parents, inquiets de sa condition physique, lui ont alors conseillé de quitter l'école, mais la réponse de la jeune fille fut non.

« Dès que je lisais un livre et que je faisais mes devoirs, la douleur disparaissait », a expliqué Xu Ruiyang. Lorsque les journalistes lui ont demandé comment elle gère les revers et les frustrations, elle a pensé brièvement et répondu calmement : « Avec de la patience. Dans des circonstances que vous ne pouvez pas changer, pleurer est inutile et cela apportera une énergie négative aux autres ».

Les parents de Xu Ruiyang sont optimistes quant à la vie, et ils ont également transmis cette attitude à leur fille. « Si nous ne pouvons pas prolonger la vie de notre enfant, nous pouvons au moins étendre le spectre de sa vie », a expliqué Xu Junbo, le père de Ruiyang. Ils ont voyagé à travers la Chine et plus de 20 pays à travers le monde, dont les États-Unis, l'Italie, la Thaïlande et Singapour.

De l'avis de Xu Ruiyang, sa personnalité ensoleillée et sûre d'elle vient de l'amour de ses parents. Au cours de ces voyages à travers le monde, elle a rencontré de nombreux nouveaux amis et a décidé d'apprendre une langue étrangère.

« Je pense que c'est une bonne chose d'étudier une langue différente pour en savoir plus sur la culture des autres pays et exprimer vos sentiments aux autres », a déclaré la jeune fille. En juin, elle a réussi l'examen national d'entrée à l'université de Chine, le fameux Gaokao, avec une excellente note et a reçu une offre de l'Université d'études internationales du Sichuan.

Elle terminera ses études de thaï dans cette université au cours des quatre prochaines années. L'université lui a également offert un dortoir attenant au rez-de-chaussée et a renoncé aux frais d'hébergement de son assistante de vie.

« La vie est courte et le destin est fragile », a expliqué Xu Ruiyang. C'est pourquoi elle pense qu'elle doit chérir le temps et faire ce qu'elle pense être juste. « Pour être une personne heureuse », a-t-elle simplement ajouté.