Les membres de la Majorité présidentielle congolaise (MP) se sont réunis lundi à Kingakati, la ferme du président Joseph Kabila, située à environ 54 km au sud- est de Kinshasa.
Ils auraient discuté des questions brûlants de l'heure, notamment le calendrier électorale, la question de la révision de la Constitution et l'éventualité d'un gouvernement de cohésion nationale.
A cette rencontre étaient présents les partisans de la révision de la Constitution et ceux qui y sont opposés.
Dans le camp pro-révisionniste, on note le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le Parti lubumbiste unifié (PALU), l'Alliance pour le développement et la République ( ADR), et dans le camp antirévisionniste, il y a notamment le Mouvement social pour le renouveau (MSR), troisième force politique de la Majorité présidentielle.
Selon des sources proches de la rencontre à Kingakati, les partisans des deux camps ne sont pas parvenus à accorder leurs violons. Chaque groupe cherchant à faire prévaloir ses thèses. Un membre du MSR a déclaré que son parti reste de marbre et maintien sa position contre la révision de la Constitution.
Les membres du PPRD et ses alliés continuaient de soutenir que la révision de la Constitution, notamment l'article 220 était inévitable. Certains membres du PPRD et de certains partis ont même proposé l'exclusion de la majorité des partis refractaires à la révision constitutionnelle.
L'article 220 de la Constitution de la RDC limite à deux les mandats du président de la République. Elu en 2006 et réélu en 2011, le président Joseph Kaibla ne devrait pas se présenter à la prochaine élection présidentielle conformément à la Consitution.
Présent à ce débat fort agité, le président Joseph Kabila a gardé un calme olympien.
La réunion de Kingakati a donc révelé des profondes divisions au sein de la famille politique du chef de l'Etat. Les deux tendances semblent pour l'instant inconciliables.
Des observateurs sont même d'avis que la Majorité présidentielle est au bord de l'éclatement à cause des divergences liées à la révision de la Constitution.
Les premières fissures au sein de la MP étaient apparues il y a deux semaines, lorsque le bureau politique du MSR a manifesté son intension de discuter des questions, dont la révision de la Constitution.
Dans une déclaration, le MSR avait indiqué que le président Joseph Kabila n'avait mandaté personne pour parler en son nom concernant la révision de la Constitution.
Le MSR avait demandé à la Majorité présidentielle d'initier un débat sur cette question au lieu de prendre le devant en soutenant que le président de la République était favorable à la révision de la Constitution.
La déclaration du MSR a provoqué des protestations au sein de la Majorité, dont certains membres sont montés au créneau, indiquant qu'elle n'est pas conforme à la ligne de la Majorité.