La nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP) de Tunisie a tenu mardi sa séance plénière inaugurale en présence de ses 217 élus, d'anciens ministres, de chefs de partis politiques, ainsi que d'invités étrangers.
La séance plénière a été inaugurée par une allocution d'adieu du président de l'Assemblée constituante sortante, Mustapha Ben Jaafar, qui devrait céder la présidence de la séance au député le plus âgé de l'ARP, en l'occurrence Ali Ben Salem, élu du parti Nidaa Tounes (Appel de la Tunisie, 86 sièges).
En plus de la prestation du serment et l'annonce de la liste définitive des 217 députés, l'ordre du jour de cette séance comporte également l'élection, via scrutin secret, d'un président de l'Assemblée.
Selon les premières informations qui circulent aux coulisses de l'ARP, le parti Nidaa Tounes se portera candidat à la présidence de l' Assemblée en faveur de son vice-président, Mohamed Ennaceur.
Deuxième poids parlementaire, le parti islamiste Ennahdha (69 sièges) miserait vraisemblablement sur l'un des deux candidats connus pour être des plus modérés, en l'occurrence Abdelfattah Mourou (vice-président du parti) et Samir Dilou (ex-ministre des droits de l'Homme et de la justice transitoire).
D'anciens responsables ont également été réélus au sein de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple entre autres l'ex-chef du gouvernement Ali Laarayedh ainsi que Samir Dilou et Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, tous députés d'Ennahdha.
En comparaison avec la composition de l'Assemblée constituante tunisienne élue en octobre 2011, celle de l' ARP connaît certaines mutations, dont une légère hausse du côté de représentativité féminine : 68 femmes parmi 217 élus, soit un peu plus de 31% (67 parmi 2017 en 2011).
Soixante-sept femmes députées représentent les cinq premiers partis des élections législatives, à savoir Nidaa Tounes, Ennahdha, l'Union patriotique libre, le Front populaire et le parti "Courant de l'amour".
Après une première Assemblée constituante élue à majorité islamiste en 2011, ayant pour mission de rédiger une nouvelle Constitution et de préparer à des élections générales, la nouvelle ARP vient de redimensionner le paysage législatif du pays avec la montée du centre-droit (Nidaa Tounes) et de la gauche (Front populaire) qui auront les rênes du pouvoir en Tunisie pour un mandat de cinq ans.