Une député du Botswana a plaidé devant ses collègues du Parlement en faveur d'une légalisation de l'avortement et des bordels, ainsi que de la mise en place d'une pension de grossesse pour les femmes dans le besoin. Botlogile Tshireletso, député de la région de Mahalapye Est et secrétaire d'État au gouvernement local et au développement rural, a déclaré mardi qu'un nombre trop important d'avortements clandestins avait lieu à cause de l'illégalité de l'avortement, et qu'un grand nombre de personnes choisissant cette solution étaient des femmes pauvres qui meurent fréquemment dans cette opération.
Présentant sa motion devant le Parlement, Mme Tshireletso a déclaré que légaliser l'avortement permettrait aux personnes qui ont besoin de ces services de se les procurer dans un cadre respectueux de l'hygiène et professionnel.
De plus, la disponibilité de conseillers professionnels dans ces installations permettrait aux personnes qui envisagent l'avortement de se décider avec l'esprit clair, car des personnes qualifiées les accompagneraient dans cette décision et les conseilleraient en soulignant que la grossesse n'est pas la fin du monde.
Cette député du parti au pouvoir, l'une des quelques rares femmes parmi les 57 membres du Parlement du Botswana, a toujours défendu la cause des femmes, en particulier sur des sujets sensibles comme l'avortement. Concernant la question d'une pension de grossesse pour les femmes dans le besoin, Mme Tshireletso a fait valoir que cela serait une aide pour les femmes de régions reculées, souvent pauvres.
"En raison de leur indigence, un grand nombre de femmes se trouvent exposées pendant leur grossesse à la dépression et à un grand nombre de troubles psychologiques qui peuvent mettre en danger la santé de la mère et celle de l'enfant à naître", a-t- elle fait valoir.
La député a souligné que ces femmes s'inquiètent excessivement pendant leur grossesse, en particulier lorsque le père s'est enfui et qu'elles se trouvent seules pour s'occuper de l'enfant.
La pension proposée permettrait de prendre en charge les préparatifs nécessaires avant et après la naissance, a-t-elle dit.
Concernant les travailleurs du sexe, Mme Tshireletso a déclaré qu'il était temps pour le Parlement d'agir afin d'assurer qu'ils travaillent dans des conditions sûres. Cela nécessiterait impérativement de légaliser la prostitution, a-t-elle dit.
Cette activité est menée clandestinement, ce qui expose les travailleurs du sexe aux maladies, et parfois à se faire agresser lorsqu'ils (ou elles) réclament leur paiement. Certaines informations indiquent même que des membres des forces de l'ordre profiteraient de leur situation pour obtenir leurs faveurs gratuitement.
"Établir des bordels permettrait d'éliminer en partie ces problèmes", a-t-elle déclaré.
La prostitution est illégale au Botswana, malgré un grand nombre de travailleurs du sexe dans ce pays, en particulier dans les régions urbaines et les aires de stationnement nocturne des camions.
Selon des reportages, un grand nombre de femmes du Botswana traversent la frontière pour aller avorter en Afrique du Sud, où l'avortement est légal. Des avortements clandestins sont également signalés au Botswana, et ils finissent souvent mal, par le décès de la femme enceinte.