Un gendarme malien a été tué dans la nuit de mardi à mercredi dans une attaque jihadiste présumée contre un camp militaire et des postes de police et de gendarmerie à Misséni, localité située dans le cercle de Kadiolo (à 380 km au sud de Bamako) à la frontière avec la Côte d'Ivoire, rapportent les médias de Bamako.
Cette attaque, la première du genre dans le sud du Mali depuis le début de la crise, a été confirmée par de nombreux habitants locaux joints au téléphone, ainsi que par des gendarmes qui ont souhaité gardé l'anonymat.
Selon la télévision nationale malienne et l'Agence malienne de presse, l'attaque a eu lieu vers 02h00 et les assaillants à bord de véhicules pick-up et de motos ont ouvert le feu tuant un gendarme et faisant des blessés civils.
Selon les mêmes sources, une trentaine d'assaillants ont attaqué la localité aux cris de "Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand).
"Ils avaient pris le contrôle du camp militaire où ils ont hissé le drapeau noir du Mujao (Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'ouest) et brûlé des motos et des véhicules avant de se retirer", ont indiqué les mêmes sources.
Cependant, à Kadiolo, les habitants ne croient pas à la thèse djihadiste. Tout comme des gendarmes qui ont requis l'anonymat.
"Les bandits armés sont nombreux entre la frontière du Mali et Bouaké (Côte d'Ivoire) et ils attaquent fréquemment les cars de transports en commun", rappellent ces derniers.
Même si ces sources ignorent les raisons de l'attaque de Misséni, qui n'a pas été revendiquée, elles sont convaincues qu' elle est l'oeuvre des bandits armés qui circulent entre la Côte d' Ivoire et le Mali et que le drapeau du Mujao ainsi que les cris de "Allahou Akbar" ne visent "qu'à brouiller les pistes".
Cette attaque est la première attribuée à des djihadistes dans le sud du Mali.