Le Président de la Transition du Burkina Faso, Michel Kafando a réaffirmé vendredi dans la nuit, lors d'une adresse à la Nation, sa "ferme" détermination à conduire la Transition jusqu'à son terme, alors que l'ancien garde de sécurité de Blaise Compaoré exige la démission du Premier ministre Zida, à trois mois de la présidentielle.
Dans un message télévisé à la Nation burkinabè, M. Kafando a déclaré que "j'ai le devoir et la ferme intention de conduire la Transition jusqu'à son terme" et "j'entends le faire dans la tranquillité et dans la sérénité, et je compte sur chacun de vous".
Depuis le 28 juin dernier, des éléments du Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) exigent le départ de tous les militaires du gouvernement, y compris le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, ancien commandant en second de ce même corps sous le régime déchu de Blaise Compaoré.
"Dans le tumulte des événements que nous vivons (..), j'ai préféré emprunter la voie de la sagesse, la sagesse qui, en des moments de graves dangers comme ceux que nous vivons, est la meilleure conseillère", a dit M. Kafando, faisant référence à un cadre de concertation qu'il a mis en place pour désamorcer la crise.
"J'ai écouté tout le monde, je n'ai négligé personne", a-t-il rassuré, ajoutant que tour à tour, il s'est entretenu avec les représentants des autorités coutumières et religieuses, des partis politiques, des organisations de la société civile, des Forces armées nationales, ainsi que des personnes ressources.
Il ressort que "tous ont reconnu le péril que courait le pays, si rien n'était fait dans les meilleurs délais, pour calmer la tension", a-t-il dit.
Cependant, il a déploré que les positions de certains acteurs de la crise n'ont pas évolué. "Je suis au regret de le reconnaître, tous ces contacts ne m'ont pas donné la certitude que les différents protagonistes étaient prêts à accepter ce compromis dynamique qui puisse amener à l'apaisement social".
M. Kafando a, par ailleurs, annoncé qu'il attend les conclusions des travaux des Sages, dès le début de la semaine prochaine, "grâce auxquelles je pourrai prendre utilement les décisions qui conviennent". "J'en appelle au sens des responsabilités de tous, afin que dans un sursaut patriotique, nous taisions nos rancoeurs, (..), pour ne voir que l'intérêt général (..), c'est sauver le Burkina du désordre et du chaos".
Si malgré cet appel pressant, a prévenu le président du Faso, " il se trouvait des aventuriers, mus par les forces du mal, pour créer des troubles et le chaos, ils en répondront devant l' histoire et évidemment, devant les juridictions internationales".
Les élections présidentielle et législatives sont prévues, le 11 octobre prochain, pour mettre fin à la Transition au Burkina Faso, rappelle-t-on.