Pénurie mondiale de sérum anti-venin de serpent à l'horizon dès l'année prochaine

Un cobra royal

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Chaque année, environ 5 millions de personnes sont mordues par des serpents ; 100 000 d'entre elles en meurent et plusieurs centaines de milliers d'autres souffrent d'amputations ou d'autres handicaps. Mais aujourd'hui, l'ONG médicale française Médecins Sans Frontières met en garde le monde contre une pénurie de l'un des traitements les plus efficaces contre les morsures de serpents dès l'année prochaine, ce qui risque de mettre la vie de dizaines de milliers de personnes en danger, principalement dans les pays en développement.

Selon MSF, les stocks existants de l'anti-venin Fav-Afrique, produit par Sanofi Pasteur, seront épuisés l'an prochain. La société a cessé de produire ce sérum l'an dernier et est depuis passée à la fabrication d'un traitement contre la rage à la place. « Nous sommes aujourd'hui confrontés à une véritable crise », a déclaré dans un communiqué le Dr Gabriel Alcoba, conseiller en morsures de serpent chez MSF. L'organisme de bienfaisance a ajouté qu'il était peu probable qu'il y ait une alternative pour remplacer le produit de Sanofi Pasteur pendant au moins deux ans. Selon un porte-parole de Sanofi Pasteur, la société pharmaceutique a été chassée du marché par les concurrents qui vendent des produits moins chers. Mais ces médicaments moins chers sont souvent considérés aussi comme moins efficaces.

Soulignant que Sanofi Pasteur a averti de sa décision dès 2010, Alain Bernal, le porte-parole, a ajouté qu'« il est très étrange que les parties prenantes ne se rendent compte de ce problème que cinq ans plus tard », ajoutant que la société avait pourtant offert de transférer sa technologie anti-venin à d'autres. Lorsqu'il est disponible, le traitement anti-venin coûte de 250 à 500 Dollars US. Dans les pays pauvres, les médicaments sont achetés et fournis par les donateurs et les organisations humanitaires. Avant une réunion cette semaine en Suisse, MSF a lancé un appel en direction des organismes internationaux afin de garantir que le traitement contre les morsures de serpent sera disponible en cas de besoin et déclaré que l'Organisation mondiale de la santé doit jouer un rôle de premier plan dans la résolution du problème.