Dernière mise à jour à 08h52 le 24/09
A partir des données fournies par la sonde Rosetta sur la comète 67P / Churyumov-Gerasimenko, des chercheurs apportent la première preuve observationnelle de l'existence d'un cycle quotidien de la glace d'eau à la surface de la comète, a annoncé mercredi l'Agence Spatiale Européenne.
Une équipe scientifique internationale a observé de la glace d'eau qui apparaît et disparaît périodiquement sur une région de la comète 67P / Churyumov-Gerasimenko grâce à des informations recueillis par plusieurs instruments équipés par la sonde Rosetta qui a étudié de près, depuis plus d'un an, la comète, a indiqué l'ESA, ajoutant que les résultats de leur étude a été présenté dans un article publié aujourd'hui par la revue scientifique Nature.
L'équipe a étudié un ensemble de données de l'instrument VIRTIS recueillies en septembre 2014 et focalisées sur Hapi, une région située sur le "cou" de la comète, a indiqué l'ESA.
"Nous avons trouvé ce qui maintient la comète en vie", a expliqué Maria Cristina de Sanctis, de l'INAF-IAPS à Rome (Italie), auteur principal de l'étude, cité par l'ESA dans un communiqué. "Nous avons vu des signes révélateurs de glace d'eau sur la région de la comète que nous avons analysée, mais seulement quand cette région se trouvait dans l'ombre", a-t-elle fait savoir, ajoutant qu'"en revanche, quand le soleil brillait sur cette région, il n'y avait plus de glace. Cela indique un comportement cyclique de la glace d'eau au cours de la rotation de la comète".
Selon l'ESA, les données suggèrent que, lorsqu'une région du noyau est éclairée, la glace d'eau sublime dans les premiers centimètres du sol, se transformant en gaz qui s'échappe ensuite de la comète. Lorsque cette région se retrouve à l'ombre, la surface refroidit très rapidement; les couches plus profondes, qui ont accumulé la chaleur solaire, refroidissent plus lentement et restent plus chaudes.
Les données ont également permis aux chercheurs d'estimer l'abondance relative de la glace d'eau par rapport à d'autres matériaux. Sur la portion sondée de la surface, la quantité de glace d'eau représente jusqu'à 10 ou 15% en masse, et elle semble être intimement mélangée avec les autres composants du sol, montre l'étude.
Les scientifiques s'occupent actuellement de l'analyse des données recueillies lors des mois suivants, pendant lesquels l'activité de la comète a augmenté, alors qu'elle se rapprochait du Soleil, selon l'ESA.
Six chercheurs français, issus de l'Observatoire de Paris et de l'Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble ont participé à ce travail, a fait savoir l'ESA.