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Découverte possible de la plus vieille preuve de vie sur terre dans des roches en Australie

le Quotidien du Peuple en ligne | 11.05.2017 08h32

Selon une nouvelle étude, des roches anciennes découvertes dans une partie reculée de l'Ouest de l'Australie pourraient contenir la plus vieille preuve de vie sur terre connue dans le monde. Ces roches de 3,48 milliards d'années font partie d'une zone connue sous le nom de Dresser Formation, située à Pilbara, en Australie. D'après l'auteur de l'étude, Tara Djokic, doctorante en géosciences à l'Université de Nouvelle-Galles du Sud en Australie, au cours des premières années de la Terre, la région aurait pu être une caldeira volcanique (un cratère volcanique souvent issu d'une éruption) sur une petite île parsemée de sources chaudes et d'étangs grouillant de vie microbienne.

Tara Djokic et ses collègues ont trouvé des signes de vie microbienne intégrée dans les roches qui se forment autour des sources chaudes, ainsi que dans des dépôts d'anciennes sources thermales elles-mêmes. La vie est apparue sur notre planète peu de temps après que la Terre ait fusionné il y a environ 4,5 milliards d'années. Mais la période exacte à laquelle la vie est apparue sur Terre peu de temps après la formation de la planète fait toujours l'objet d'opinions très opposées. Les roches anciennes du Groenland datant de 3,7 milliards d'années contiennent des indices de tapis microbiens de cyanobactéries connus sous le nom de stromatolites, tandis qu'une autre formation au Québec pourrait remonter à 4,28 milliards d'années. Mais beaucoup de choses se sont passées au cours des 3 ou 4 milliards d'années, ce qui rend difficile de déterminer si les traces chimiques ou géologiques trouvées dans ces roches sont vraiment des signes de vie.

Dans la nouvelle étude, Tara Djokic et ses collègues ont examiné un tronçon de roches de 14 kilomètres de long dans la Dresser Formation. L'âge de ces roches volcaniques rouge foncé et à l'aspect duveteux a été établies à il y a environ 3,48 milliard d'années et, à l'exception d'un peu d'altération due à leur âge, elles sont restées pratiquement inchangées depuis lors. Depuis les années 1800, les chercheurs savaient que la zone contenait des restes fossilisés de stromatolites. (Les stromatolites sont des couches de cyanobactéries, qui vivent souvent dans des bassins de marées peu profondes et construisent des couches en forme de dôme, par couches, lorsqu'elles tirent des minéraux de l'environnement, puis construisent des colonies au sommet des microbes morts, une couche en-dessous).

Dans l'étude actuelle, Tara Djokic et ses collègues ont trouvé des traces de vie dans un nouvel environnement dans la Dresser Formation : de la roche de geysérite, qui ne se forme que dans des sources thermales proches, comme celles trouvées dans le parc national de Yellowstone et Rotorua, en Nouvelle-Zélande. Ils ont également trouvé une texture verticale en « palissade » sur certaines des roches de geysérite. Cette texture verticale, ondulante et en palissade se forme lorsque des filaments longs provenant de tapis microbiens qui existent aux sorties de sources thermales sont enfermés dans des sédiments de silice communs dans l'eau. Les chercheurs ont également trouvé des signes de stromatolites vivant près des sources thermales.

Les bulles microscopiques conservées dans les roches dans la Dresser Formation, en Australie, pourraient signifier qu'un mucus bactérien collant a entraîné des bulles il y a des milliards d'années et, en tant que tel, elles pourraient constituer une preuve d'une vie ancienne. Bien que les chercheurs n'aient pas pu déterminer si les bulles contenaient ou non de l'oxygène ou des preuves de la vie en soi. Néanmoins, estiment les chercheurs, les nouveaux résultats repoussent l'âge des preuves fossiles de la vie microbienne dans les sources thermales d'environ 3 milliards d'années. Robert Hazen, minéralogiste et astrobiologiste à la Carnegie Institution for Science, qui n'a pas participé à la recherche, y croit : « Vous avez de l'énergie chimique dont vous avez besoin, vous avez des surfaces minérales, qui peuvent fournir un environnement protecteur. Cela semble être un endroit très agréable pour gagner votre vie si vous êtes un microbe », a-t-il dit à Live Science, ajoutant que ces nouveaux échantillons pourraient en effet constituer la plus ancienne preuve solide de vie ancienne.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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