Dernière mise à jour à 09h09 le 28/06
Photo d'archives. |
Des scientifiques viennent de révéler que la hausse globale du niveau des mers s'accélère, et que le Groenland, qui perd une quantité croissante de glace, en est l'un des grands responsables. Ils ont averti que la situation est à ce point grave que, compte tenu de ce rythme accéléré, il est possible qu'à la fin de ce siècle, l'élévation du niveau des mers puisse menacer des communautés côtières du monde entier, allant de Miami à Mumbai. Cette nouvelle étude, publiée lundi dans la revue Nature Climate Change, est l'un des quelques travaux récents qui confirment une accélération de l'élévation du niveau des mers au cours des dernières décennies. Il y avait eu de fortes incertitudes à ce sujet auparavant, les négationnistes du changement climatique s'accrochant à elles et faisant valoir qu'une telle accélération n'avait en réalité pas eu lieu.
Cependant, en utilisant les calculs des différents facteurs contribuant à l'élévation du niveau des mers, comme la fonte des couches de glace, l'expansion de l'eau qui se produit lorsque les océans sont chauds et d'autres facteurs, des chercheurs d'institutions en Chine, en Australie et aux États-Unis ont constaté que le niveau moyen des mers du monde a augmenté d'environ 2,2 millimètres par an en 1993 à 3,3 millimètres par an en 2014. Même si cela peut sembler minime, ces chiffres s'accumulent rapidement. Les résultats ont également permis de préciser comment les facteurs majeurs de l'élévation du niveau de la mer ont évolué avec le temps. Et l'image qu'ils en donnent n'a rien de plaisant, elle est même franchement inquiétante.
Alors que la perte mondiale de masse de glace constituait 50% de l'élévation du niveau des mers en 1993, celle-ci est passée à 70% en 2014. L'étude a révélé que la plus grande augmentation provenait de la gigantesque réserve de glace du Groenland, qui représentait seulement 5% de l'élévation du niveau mondial de la mer en 1993, alors qu'elle constitue maintenant 25% de celle-ci. Une étude différente publiée au début de juin a révélé que le taux d'élévation du niveau des mers a presque triplé entre 1990 et 2012. Une étude publiée en 2016 a révélé que si le réchauffement climatique se poursuit au-dessus de 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels jusqu'en 2100, alors le niveau des mers finira par croître plus rapidement que n'importe quand depuis l'existence de la civilisation humaine. Cette étude a ainsi révélé que, dans un scénario de réchauffement de 5 degrés Celsius, ce qui est à peu près vers quoi nous nous dirigeons actuellement, New York pourrait voir plus d'un mètre d'élévation du niveau de la mer avec une limite supérieure encore plus élevée. Cela rendrait des ouragans de type Sandy beaucoup plus communs dans la ville.
Une étude distincte publiée en février avait déjà révélé que les taux actuels d'élévation du niveau des mers sont probablement sans précédent depuis au moins les 2 800 dernières années. Les résultats révélés cette semaine sont par ailleurs conformes aux estimations de la NASA pour le taux actuel d'élévation du niveau de la mer, qui est de 3,4 millimètres par an. L'importance de la nouvelle étude est qu'elle met fin à des incertitudes persistantes au sujet de l'inadéquation entre ce que les scientifiques savent sur les contributeurs à l'élévation du niveau de la mer et les taux mesurés par les satellites. Cette étude, ainsi que d'autres travaux récents, montre que les deux augmentations concordent, et elle fixe hélas sans conteste possible la réalité de l'accélération de l'élévation du niveau des mers.