Dernière mise à jour à 16h48 le 09/08
Les zones côtières les moins développées sont moins affectées par la pollution continentale
Selon un nouveau rapport, malgré la baisse l'année dernière de la quantité d'eaux usées rejetées en mer, la qualité de l'eau au large des côtes du pays continue de se détériorer.
D'après un rapport environnemental sur les zones maritimes publié par le ministère de l'Écologie et de l'Environnement, environ 68% des eaux au large de la Chine étaient considérées comme étant plutôt de bonne qualité en 2017, soit une baisse de 5,6 points par rapport à 2016.
Le rapport affirme que 21% de l'eau qui s'écoule des 195 fleuves qui se jettent dans les océans sont en dessous du rang V, le niveau le plus bas du système chinois d'évaluation de la qualité de l'eau qui comporte 5 rangs. Ce pourcentage est en hausse de 4 points par rapport à celui de l'année passée.
Cependant, le rapport pointe également que la quantité d'eaux usées directement rejetées dans les océans a diminué de 210 millions de tonnes depuis 2016 pour atteindre les 6,4 milliards de tonnes l'année dernière.
Parmi les 11 régions provinciales qui forment les zones côtières de la Chine, les régions les moins développées arrivent en tête pour ce qui est de la qualité de l'eau, tandis que les régions plus développées n'arrivent qu'à la fin du classement.
La province de Hainan se démarque particulièrement, avec 100% de ses eaux de mer dont la qualité a été jugée plutôt bonne, atteignant ainsi les rangs I et II du système d'évaluation à quatre rangs pour les eaux océaniques. La région autonome Zhuang du Guangxi arrive en deuxième position avec un score de 91%.
Shanghai, capitale financière du pays, arrive à la dixième et dernière place, avec seulement 10% de ses eaux en mer jugées comme plutôt de bonne qualité, bien qu'il s'agisse en réalité d'une amélioration notable par rapport à l'année précédente où ce chiffre était à 0%.
La province du Zhejiang se classe à l'avant-dernière place avec seulement 23% d'eaux de bonne qualité.
Ma Jun, directeur de l'Institut des affaires publiques et environnementales, appelle le gouvernement à porter davantage son attention à la pollution marine, compte tenu de la détérioration continue de l'environnement des océans du pays.
« La pollution marine demeure un fléau dans notre pays », confie Ma.
Ma souligne que la priorité du gouvernement ces dernières années a été avant tout de limiter la pollution atmosphérique.
Or, aujourd'hui que la pollution des eaux suscite un intérêt croissant, la priorité est désormais portée sur le traitement des eaux noires et odorantes dans les zones urbaines et sur les sources d'eau potable, explique Ma.
Il ajoute qu'il est important de noter la vitesse à laquelle la mer orientale de Chine devient de plus en plus polluée, une situation principalement liée au rejet de polluants issus des terres et des fleuves.
Auparavant, la supervision de la pollution marine était à la charge de l'Administration nationale des océans.
De nombreux polluants présents en mer, cependant, viennent du continent et des terres, or ces dernières ne tombent pas sous la juridiction de cette administration.
Selon Ma, beaucoup espèrent qu'une meilleure gestion de la pollution marine puisse être mise en place maintenant que les responsabilités de contrôle et de surveillance ont été transférées au ministère de l'Écologie et de l'Environnement, un remaniement institutionnel initié cette année par le Conseil des affaires d'État.