Dernière mise à jour à 16h48 le 09/08
Le constructeur automobile suédois Volvo a récemment mis en garde contre les licenciements dans son usine américaine de Caroline du Sud, en raison des nouveaux droits de douane imposés par l'administration Trump sur les produits chinois. Le géant automobile allemand BMW a également lancé un avertissement similaire. Mais aujourd'hui, les choses vont plus loin : un fabricant de téléviseurs de cet Etat vient d'annoncer qu'il fermait purement et simplement son usine à cause de l'augmentation des droits.
Element TV Co va permettre à 126 employés de partir, principalement le 5 octobre. Elle gardera toutefois huit employés dans l'usine du comté de Fairfield, dans l'espoir de pouvoir rouvrir dans trois à six mois, a indiqué l'entreprise dans une lettre adressée le 6 août aux responsables locaux de l'emploi.
L'administration Trump a imposé en juillet une taxe à l'importation de 25%, comprenant notamment les composants chinois pour téléviseurs et les équipements vidéo.
« Les licenciements et fermetures résultent des nouveaux droits imposés récemment et de manière inattendue à de nombreuses marchandises importées de Chine, et notamment les principaux composants de télévision utilisés dans nos opérations d'assemblage à Winnsboro », a écrit la société au département de l'emploi dans une lettre obtenue par le journal The State à Columbia.
Element TV Co avait ouvert il y a environ cinq ans. Nikki Haley, alors gouverneur de Caroline du Sud et maintenant ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies, avait réalisé un flux vidéo en direct de l'usine pour célébrer son ouverture.
« Nous voulons être sûrs que le gouvernement sera le premier groupe à vous aider, pas à vous porter préjudice », avait déclaré Mme Haley. Elle avait promis 500 emplois, soit environ le quart des employés actuellement présents dans l'usine.
Selon le gouverneur de Caroline du Sud, Henry McMaster, l'un des premiers partisans du Président américain Donald Trump, les autorités fédérales et de l'Etat ont discuté de la manière dont l'augmentation des droits pourrait nuire à celui-ci.
« Nous ne les avons pas convaincus de notre point de vue sur tous les points, et ils ne nous ont pas convaincus non plus », a déclaré M. McMaster à l'Associated Press.
L'usine Element est située à environ 50 kilomètres au nord de Columbia, la capitale de l'Etat. Selon le journal The State, c'est l'un des plus gros employeurs existant encore à Fairfield.
D'après le journal, le comté a perdu environ 5 000 emplois l'été dernier lorsque deux réacteurs nucléaires ont été arrêtés, mettant fin à une manne économique promise à ce comté rural pauvre.
De leur côté, les constructeurs automobiles ayant des usines dans l'Etat ont averti que les nouveaux droits pourraient entraîner davantage de pertes d'emplois.
La société suédoise Volvo a ainsi affirmé que les nouveaux droits pourraient l'empêcher d'atteindre son objectif de 4 000 employés d'ici 2021 dans son usine automobile tout juste ouverte près de Charleston.
Le constructeur automobile allemand BMW a quant à lui averti les responsables de l'administration Trump que certains de ses 10 000 employés de son usine située près de Spartanburg et des 35 000 autres travaillant chez des fournisseurs BMW pourraient être menacés dans la poursuite de leurs activités si l'imposition des droits se poursuivait.