Dernière mise à jour à 16h48 le 09/08
Les diplômés des deux plus prestigieuses universités de Beijing devraient bientôt pouvoir profiter d'une procédure accélérée pour l'obtention de l'autorisation de domiciliation à Shanghai s'ils choisissent d'y travailler, comme en témoigne une nouvelle mesure prise par la Commission à l'éducation de la municipalité.
Dans le cadre d'un programme pilote, les jeunes diplômés titulaires d'une licence de l'université de Pékin ou de l'université Tsinghua ayant trouvé un poste à Shanghai pourront jouir d'un traitement préférentiel de leurs demandes de permis de résidence. Ce permis de résidence, plus connu sous le nom de hukou en Chine, permet à son détenteur de jouir de toute une série de droits sociaux tels que la pension de retraite, l'assurance maladie et l'école pour les enfants, sans oublier la possibilité de faire partie des quotas pour l'achat d'une voiture ou d'un appartement.
Cette mesure est prise alors que de plus en plus de villes chinoises comme Beijing, Tianjin ou Shenzhen offrent désormais toutes sortes d'avantages pour attirer les talents, dont des accès facilités au hukou.
« Cette nouvelle mesure de la municipalité de Shanghai va significativement réduire le délai d'obtention d'un hukou à Shanghai, qui repose sur un système à points », explique Lu Yujie, consultant en management de l'entreprise de ressources humaines Cornerstone Global Partners.
Selon Lu, les villes de premier rang comme Shanghai et Beijing subissent actuellement la pression des villes de deuxième et de troisième rangs qui mettent en œuvre des politiques préférentielles pour attirer les meilleurs jeunes diplômés du pays. Or, à long terme, Shanghai va devoir résoudre le problème de la cherté de la vie et de l'immobilier si elle veut continuer à attirer et à retenir les jeunes talents.
Avec près de 25 millions d'habitants, Shanghai a d'abord mis en place en 2004 un système à points pour l'attribution de ses permis de résidence aux diplômés issus d'universités extérieures, avec une préférence donnée à ceux qui avaient obtenu un meilleur diplôme et de meilleures notes ainsi qu'à ceux qui possédaient des compétences dans certains domaines comme celui des nouvelles technologies.
Avec cette nouvelle mesure, les diplômés de l'université de Pékin et de l'université Tsinghua seront exempts du fastidieux processus d'attribution des points pour l'obtention du hukou et devront seulement répondre à des « critères basiques » s'ils ont reçu une offre d'emploi à plein temps à Shanghai.
Selon certains étudiants de Beijing issus des deux universités concernées, cette nouvelle mesure ne suffira pas à les faire venir à Shanghai.
Xu Haozhe, étudiant en master à l'école de droit de l'université de Pékin, témoigne : « Tous mes amis et mes potentiels futurs partenaires sont basés à Beijing, et il me faudra me faire de nouveaux amis si je vais à Shanghai. »
Pour Huang Yunwen, étudiant en informatique à l'université de Pékin, dans le secteur qui le concerne, Beijing offre bien plus d'opportunités et de choix. « Mais cela ne veut pas dire pour autant que Shanghai perd de son attractivité. J'ai vu plusieurs camarades discuter sur les réseaux sociaux de chercher du travail à Shanghai. »