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La porcelaine chinoise à l'honneur dans le Hunan

le Quotidien du Peuple en ligne | 08.08.2018 13h31
La porcelaine chinoise à l'honneur dans le Hunan
La collection de porcelaines exposée au musée des fours à céramique de Tongguan, à Changsha dans la province du Hunan, met en lumière le passé de la région et sa tradition de fabrication de porcelaines. [Crédit photo : Liu Xiangrui pour le China Daily]

Des bols décorés d'éléments culturels d'Asie occidentale aux bouilloires portant des inscriptions en arabe, la collection exposée au musée des fours à porcelaine de Tongguan à Changsha, dans la province du Hunan, met en lumière la gloire passée de la région en tant qu'important centre de fabrication de porcelaines.

Parmi les 1 700 pièces exposées, 162 faisaient partie de la cargaison de porcelaines datant du neuvième siècle qui avait été ramenée de Chine à l'époque de la dynastie Tang (618-907) par un navire marchand arabe dont l'épave a été retrouvée dans la mer de Java, au large de l'Indonésie.

En 1998, une entreprise de sauvetage allemande découvrait l'épave du Batu Hitam, l'un des plus anciens navires jamais retrouvés le long de la route maritime de la soie.

Plus de 67 000 pièces de porcelaine ont été retrouvées à bord du navire, dont 85% issues des fours de Tongguan.

Selon Qu Wei, conservateur du musée, Tongguan est le berceau des porcelaines chinoises multicolores et ses fours constituaient alors un véritable centre industriel à l'export dont les produits étaient expédiés vers près de 30 pays différents, allant même jusqu'en Asie du Sud et en Afrique du Nord.

Des prix bas, des motifs multicolores uniques peints sous le vernis et l'incorporation d'éléments culturels étrangers dans les formes et les décorations des céramiques sont autant de caractéristiques qui ont fait l'immense succès à l'export des produits sortis des fours de Tongguan au milieu et à la fin de l'ère des Tang, rapporte Qu.

Cependant, à la fin de la dynastie Tang, les fours de Tongguan ont amorcé leur déclin et sont même tombés dans l'oubli après l'instauration de la dynastie Song (960-1276).

« Comme les fours produisaient des poteries du quotidien bon marché qui étaient principalement utilisées par des gens du commun, les sources écrites les évoquant sont rares », explique Qu.

Les fours de Tongguan ne sont redevenus connues du grand public que dans les années 1950, grâce aux fouilles archéologiques qui ont été réalisées sur les vastes sites où se trouvaient autrefois les fours à céramique de la région.

Le site archéologique, qui s'étend sur une surface de 300 000 mètres carrés, est protégé par les autorités provinciales depuis 1983 car considéré comme un élément important du patrimoine régional.

Ces dernières années, le gouvernement local cherche à faire revivre la longue tradition régionale de la fabrication de porcelaines et à stimuler ainsi le tissu industriel local.

Afin de créer un modèle industriel basé sur « les céramiques, la création culturelle et le tourisme », le gouvernement a ordonné la restauration d'une ancienne rue de 500 mètres de long et l'a transformée en un quartier culturel spécialisé dans le développement, la vente et l'exposition de céramiques, un quartier qui s'accompagne d'infrastructures touristiques comme des restaurants et des hôtels.

Peng Wangqiu, l'un des habitants du quartier chargé de la transmission de ce patrimoine culturel immatériel local qu'est la fabrication de porcelaines, a été l'une des premières personnes à installer son magasin de porcelaines dans la rue en question.

Peng gérait auparavant un atelier de céramiques dans la province voisine du Guangdong, c'est alors qu'il a reçu il y a quelques années de cela une invitation des autorités locales pour qu'il ouvre son propre magasin à Tongguan. Aujourd'hui, il possède une usine de porcelaine dont le chiffre d'affaires annuel dépasse les 2 millions de yuans.

Peng a amélioré ses porcelaines de manière innovante en associant ses capacités de sculpteur à la culture locale du thé, des innovations qui se sont avérées être une réussite.

« Grâce aux politiques de soutien du gouvernement local et au respect toujours plus fort qui est accordé à notre profession, la plupart des artisans qui sont partis pour trouver un gagne-pain ailleurs sont finalement revenus ici », souligne Peng.  

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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