L'automobile chinoise à l'heure de la faible croissance (2)

04.12.2012 à 08h48

Ainsi, l'industrie automobile chinoise est entrée dans une « décennie d'or » dès 2002. Selon le Bulletin statistique sur le développement économique et le progrès social de 2011, publié par le bureau national des Statistiques, l'ensemble du parc national des véhicules s'élevait fin 2011 à 105,78 millions, comprenant 78,72 millions de véhicules privés (dont 43,22 millions de voitures privées). Selon la norme mondiale, tout pays ou région comptant plus de 20 automobiles pour cent familles serait entré dans l'ère automobile. La Chine, avec ses 1,34 milliard d'habitants, a donc déjà franchi ce seuil.

Des conceptions différentes à l'achat

L'avènement de l'ère automobile a aussi bien révolutionné les moyens de transport que la structure des villes, les modes de consommation et la façon de vivre de la population.

Il est intéressant de noter que l'automobile, inventée par les Occidentaux, est vue sous un angle complètement différent sur le marché chinois. Si les consommateurs occidentaux préfèrent les véhicules de petite taille et faciles à manipuler, les Chinois ont le goût pour la grandeur et l'étalage. Si les premiers adorent les petites voitures à grosse cylindrée, les seconds préfèrent l'inverse. En renouvelant sans cesse leurs véhicules, du petit au grand, du simple au luxueux, les Occidentaux bénéficient d'une mise à jour technique au fil de leur vie, alors que la grande majorité des consommateurs chinois se tournent davantage vers les véhicules solides et durables, et ne les changent généralement qu'en cas d'élévation dans l'échelle sociale ou de coûts de réparation devenus trop élevés. Si les Occidentaux n'hésitent pas à faire un prêt pour acheter une voiture et n'excluent pas les véhicules d'occasion, les Chinois paient comptant, estimant que payer les intérêts sur un prêt ne vaut pas le coup, et les véhicules de seconde main ne sont pas leur premier choix.

Symboles de « fortune » et de « gloire », les véhicules haut de gamme ou de luxe ont réalisé des ventes enviables sur le marché chinois. Rien qu'au Salon international de l'automobile de Beijing en 2010, a été vendue une trentaine de véhicules de grand luxe, pour un montant contractuel total de plus de 150 millions de yuans. En 2011, malgré les politiques de limitation des pouvoirs publics, les voitures de course de grand luxe et les SUV de luxe ont vu leurs ventes doubler.

Une autre caractéristique du créneau haut de gamme chinois : les consommateurs se trouvent plus ou moins à la base de la pyramide des âges. « Les propriétaires de BMW en Chine sont les plus jeunes du monde », observe un responsable marketing du constructeur allemand. Selon les chiffres de l'association chinoise des Constructeurs automobiles, les jeunes clients ont contribué au bas mot à 20-30 % de la croissance des ventes des véhicules haut de gamme.

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