Pour ce qui est de l'investissement, d'après le ministère chinois du Commerce, les 27 pays européens ont fondé au total 1 418 nouvelles entreprises en Chine au cours des dix premiers mois de l'année, soit une augmentation de 2,75 % en glissement annuel. Cependant, les investissements concrets étaient de 5,236 milliards de dollars, soit une chute de 4,95 % par rapport à 2011. L'Allemagne reste le principal investisseur en Chine, ayant injecté 1,279 milliard dans ce pays entre janvier et octobre. En considérant chaque pays séparément, l'Allemagne se place au septième rang sur la liste des investisseurs étrangers en Chine, suivi par les Pays-Bas avec 1,01 milliard de dollars, le Royaume-Uni avec 0,833 milliard et la Suisse avec 0,809 milliard.
Dans le même temps, les investissements chinois vers l'UE ont enregistré une rapide hausse. Selon les données publiées à la mi-septembre par A Capital, un fonds de capital-investissement, le total des IDE chinois a augmenté de 67 % au deuxième trimestre 2012 en glissement annuel. La valeur des investissements a dépassé les 24 milliards de dollars, dont 5 milliards à destination du marché européen, soit une hausse annuelle de 95 %. L'Europe ne tardera pas à devenir la destination favorite des IDE chinois dans les secteurs autres que celui des matières premières. Au sein de l'UE, les autres destinataires principaux des IDE chinois incluent le Portugal, l'Allemagne et la France.
Sur fond de perspectives économiques déplorables, de crises de la dette souveraine récalcitrante et d'un lourd fardeau financier lié aux plans de sauvetage de cette dette, l'Europe s'est, dans une certaine mesure, repliée sur elle-même. De plus en plus de voix appelant au renforcement du protectionnisme commercial se sont élevées. Le commerce de l'UE avec la Chine a alors servi de bouc-émissaire opportun pour expliquer les difficultés économiques de la région.
Par conséquent, 2012 a vu la hausse des conflits commerciaux entre la Chine et l'UE. En juin dernier, les sociétés européennes spécialisées dans l'énergie solaire, avec en pôle position l'allemand SolarWorld AG, ont officiellement porté plainte auprès de la Commission européenne, réclamant l'ouverture d'une enquête antidumping contre les produits chinois photovoltaïques. La Commission a lancé cette enquête en septembre.
Actuellement, l'Europe est le premier marché des produits photovoltaïques au monde, ainsi qu'une destination principale des produits photovoltaïques chinois exportés. En 2011, la valeur à l'exportation des produits photovoltaïques chinois à destination de l'UE atteignait 21 milliards, représentant 73 % du total des gains à l'exportation pour cette industrie. En termes de valeur commerciale, cette affaire constitue le différend commercial le plus important que le monde n'ait jamais connu. Du point de vue de la Chine, il s'agit là d'une main mise flagrante sur cette industrie en plein essor de la part des sociétés européennes de l'énergie solaire. Si l'UE finit par imposer des sanctions, les sociétés photovoltaïques chinoises accuseront inévitablement de lourdes pertes. Une telle démarche accentuerait les conflits commerciaux et la Chine serait peut-être forcée de contre-attaquer en adoptant des mesures de représailles.