Se tournant vers le futur, il est nécessaire pour les deux parties de définir une série de priorités mutuellement bénéfiques, qui feront avancer la relation Chine-EU. D'abord, elles devraient envisager le développement de relations bilatérales saines comme un jeu « gagnant-gagnant ». Ce « jeu » ne bénéficiera pas seulement aux deux parties, mais aussi aux relations entre les pays émergeants et les pays développés en général.
L'Europe devrait reconnaître que la montée pacifique de la Chine implique qu'un cinquième de la population mondiale s'est finalement extrait de la pauvreté et qu'une société modérément prospère a vu le jour. C'est une bonne chose pour l'Europe et pour le monde. Entre-temps, le développement de la Chine a aussi fourni des opportunités de développement pour les économies et les entreprises européennes. En 2012, en dépit de ses engagements financiers dans des plans de sauvetage, l'économie allemande faisait encore figure d'exception en matière de performance économique. Les mérites pour cette croissance devraient, pour une part au moins, revenir à la Chine. À l'examen, les deux pays ont réalisé avoir des économies complémentaires qui tiraient profit de leurs industries réciproques. Les deux parties ont gagné à commercer entre elles.
Quant à la coopération entre la Chine et l'Europe dans son ensemble, les deux parties devraient se concentrer sur les complémentarités et chercher à tirer pleinement profit des intérêts communs. Lors de sa visite en Europe en mai, le vice premier ministre chinois Li Keqiang a déclaré : « Il serait fantastique que les projets et technologies européens soient finalement vendus sur les marchés chinois et bénéficient aux produits manufacturés chinois. » Cette déclaration incarne le concept d'échange gagnant-gagnant.
Enfin, les bénéfices réciproques ne devraient pas être oubliés, même lorsqu'on a affaire à des contradictions. Lors du sommet Chine-UE de septembre 2012, Herman Van Rompuy, président du Conseil Européen, a déclaré que les économies de la Chine et de l'UE étaient devenues interdépendantes et inséparables en un très court laps de temps. Dès lors, en matière d'économie et de commerce, les sanctions et les contre-sanctions ne peuvent qu'engendrer des pertes pour les deux parties. Communiquer à travers le dialogue et les échanges de personne à personne, et ne jamais oublier que si les deux parties sont entrées en pourparlers, c'est pour en retirer des bénéfices mutuels, devrait assurer que les contradictions soient évitées dans le futur.
TIAN DEWEN est chercheur à l'institut des études européennes de l'Académie des sciences sociales de Chine.