À l'avenir, M. Steer estime qu'il sera nécessaire de réduire la part du charbon dans le mix énergétique, ce qui pourrait commencer à partir de la fin des subventions sur le charbon.
Il a dit que certains experts affirment que l'utilisation propre du charbon, plutôt que le développement de projets d'énergies renouvelables, est la solution.
« Les négociations sur le changement climatique se poursuivent à Varsovie, en Pologne. Dans le même temps, l'Association mondiale du charbon tient son assemblée annuelle au même endroit, et ils mettent en avant tous leurs arguments disant que la solution au changement climatique est le charbon propre. J'ai juste écrit un éditorial disant : ‘Non, ce n'est pas vrai'. Et je ne suis pas seul ».
M. Steer estime qu'il est « impossible » de parvenir à une transition plus rapide vers un mix énergétique différent.
Il a signalé un examen fait par le Fonds Monétaire International, qui a constaté que les subventions directes globales pour les combustibles fossiles se montent à 523 milliards de Dollars chaque année, alors qu'il y a seulement 88 milliards de Dollars par an pour subventionner des projets d'énergies renouvelables.
« Ce que la Chine doit se demander est donc : nos politiques contribuent-elles à faire bouger les choses vers les énergies renouvelables ? La transition ne peut se faire du jour au lendemain, mais il faut avancer progressivement dans cette direction », a-t-il dit.
Dans le même temps, il a exprimé ses inquiétudes au sujet de l'énorme engagement environnemental de la Chine, craignant qu'il ne s'essouffle si la croissance économique du pays ralentit.
M. Steer a ajouté que ces préoccupations sont légitimes : quand on connait une croissance rapide, on a tendance à avoir pas mal d'argent, et on peut le dépenser dans des choses vraiment bien comme les subventions pour les énergies renouvelables, mais ce qui se passe lorsque la croissance faiblit ?
Les précédents ne manquent pas : l'Espagne -un leader mondial dans les projets d'énergies renouvelables lorsque son économie était en plein essor- a réduit l'ensemble de ses subventions au secteur quand elle est entrée en récession.
« Donc, la question intéressante est : serez-vous capable d'être aussi agressif face aux enjeux environnementaux lorsque la croissance ralentira ? Jusqu'à présent, tous les messages provenant de hauts dirigeants disent oui », dit-il.