Il ne se passe quasiment plus de jour sans que des manifestations sporadiques contre les délestages de courant et d'eau ne viennent perturber la quiétude des populations dans la banlieue de Conakry. Comme ce lundi, où la circulation a été perturbée pendant de longues heures, le long de l'axe menant de Hamdallaye à Cosa, où des manifestants avaient érigé des barricades, pour réclamer l'électricité, a constaté un reporter de Xinhua sur place.
Les émeutes du courant, la capitale guinéenne en avait connu il y a environ deux mois, avec des sorties nocturnes de manifestants, qui ont non seulement bloqué la circulation aux automobilistes, mais ne manquaient pas de s'en prendre aux usagers de la route, par endroit.
Face à ces émeutes du courant, le président Alpha Condé a fini par revoir sa copie concernant la gestion du secteur de l'électricité. C'est ainsi qu'il a nommé récemment Nava Touré au poste de directeur général de la société Electricité de Guinée ( EDG), en remplacement d'Abdoulaye Kéita.
Avant le limogeage de ce dernier, le président avait tenté de sauver la situation en prenant un décret "portant mesures transitoires de surveillance et de contrôle financier de la société Électricité de Guinée (EDG)".
Décret qui stipulait "qu'en attendant le recrutement d'un partenaire stratégique dans le cadre d'un contrat de gestion, le Comité de Gestion de la Société Électricité de Guinée (EDG), était mise sous tutelle du "Comité de gestion, du ministère de l'Energie, chargé de la gestion et de l'exploitation du service public de l'électricité".
Ce Comité devait veiller à assurer une amélioration progressive de la fourniture de l'électricité et de l'amélioration des performances techniques, commerciales et financières de l'entreprise. Malgré ces efforts, la desserte ne s'est pas améliorée. Constat partagé par les populations de la capitale dans leur majorité.
Parmi les efforts consentis par Alpha Condé, il y a la commande de groupes électrogènes d'une capacité de 100 mégawatts. Les travaux d'installation de ces générateurs de forte capacité seraient en cours de réalisation, à en croire des sources gouvernementales.
Après une période de répit observée au niveau de ces émeutes du courant, comme s'il s'agissait d'un bref délai de grâce accordé à la nouvelle direction d'Électricité de Guinée, les manifestations ont repris de plus belle. Les quartiers de Bambeto, Hamadalye, Cosa, Nongo, pour ne citer que ceux-ci ont été théâtre ces derniers temps d'incidents liés à des réclamations du courant.
A ce grief est venu se greffer le manque d'eau provoqué par la rupture de la principale conduite d'eau qui approvisionne la ville.
Désormais, les manifestants ont deux slogans à la bouche, lors de leur descente dans la rue, le manque de courant et d'eau.
C'était le cas ce lundi, le long de l'axe Hamdallaye-Bambeto où la circulation a été perturbée, durant des heures, obligeant les usagers de la route à éviter de s'y aventurer. Le calme est revenu finalement dans la zone, comme a pu constater notre reporter.
La société des eaux de Guinée (SEG), qui s'est soudain retrouvée dans le viseur des mécontents de la capitale, est en train de se démener pour que les travaux puissent s'achever sur la conduite d'eau, dont la remise en service est prévue entre le jeudi et le vendredi prochain, a-t-on appris au niveau du département chargé des eaux ce lundi.
En attendant, les habitants des secteurs touchés par la pénurie d'eau vont se rabattre sur les points d'eau, notamment les forages construits par des hommes riches, pour la plupart, pour faire face à leurs besoins quotidien.
La corvée d'eau étant bien ancrée dans les habitudes des habitants de Conakry, surtout dans sa banlieue, où l'eau et le courant sont des denrées très "rares".