Le conflit interethnique éclaté depuis dimanche nuit dans la région administrative de N'Zérékoré, dans le sud-est de Guinée, aurait fait une cinquantaine de morts et plus d'une centaine de blessés graves, a-t-on appris mercredi de sources de la région dignes de confiance.
Malgré le couvre-feu instauré mardi et le déploiement des agents des services de défense et de sécurité dans les différents points stratégiques de la ville, la tension demeure encore forte dans la commune urbaine et dans certains villages environnants, notamment à Koulé, communauté rurale située à 17 km du centre ville de N'Zérékoré où le conflit a commencé dimanche nuit.
Des centaines de familles ont fuit leurs domiciles pour se réfugier dans les écoles situées dans l'enceinte du camp militaire de N'Zérékoré, pour échapper aux attaques nocturnes et aux exactions des parties adverses.
Cette situation a provoqué une véritable panique et une psychose généralisée chez les populations terrorisées, qui ont été contraintes de s'enfermer dans les maisons et autres habitations.
Au cours des opérations de maintien d'ordre pour le retour au clame, les forces de sécurité ont arrêté mercredi matin huit personnes soupçonnées d'êtres des instigateurs et des auteurs des attaques avec des armes à feu et des armes blanches.
Avant son départ pour le 43e sommet des chefs d'Etat prévu jeudi dans la capitale nigériane, le président guinéen Alpha Condé a fait une adresse à la nation pour inviter les protagonistes du conflit au calme et à la retenue.
Tout en déplorant les actes commis, il a rassuré que toute la lumière sera faite pour identifier et traduire devant les tribunaux les auteurs ou personnes responsables qui répondront de leurs actes.
Toutefois, à cause de la non réception des signaux de la télévision et de la radio nationales dans cette région, les populations de N'Zérékoré n'ont pas suivi cet appel du président de la République, aux dires d'un habitant, car les tension reste encore vive après cette adresse du président Alpha Condé mercredi.
La délégation gouvernementale conduite par le ministre Claude Pivi, coordinateur de la sécurité présidentielle, accompagné de plusieurs hauts cadres de l'Etat conjuguent actuellement les efforts avec les autorités régionales et préfectorales, pour faire revenir le calme dans la citée, et réconcilier les communautés Konianké et Guergé, qui sont les deux ethnies majoritaires dans cette région, où on dénombre plus d'une dizaine de micro ethnies.
Pour instaurer la tranquillité et la paix sociales, les autorités continuent encore de diffuser les messages de sensibilisation et d'information dans les radios privées et rurales implantées dans la région administrative de N'Zérékoré.
Après une visite à la morgue de l'hôpital régional de la ville et un instant de prière, les corps des victimes ont été inhumés, sur instruction des responsables de la région et de la commune urbaine de la ville.
Un calme précaire règne actuellement dans la ville, avec quelques tires sporadiques entendus à travers les différents quartiers et les districts de la ville de N'Zérékoré, selon notre confrère.
Le préfet de la circonscription a ordonné de mettre au arrêt toute personne soupçonnée être un instigateur ou en possession des armes de guerres ou des armes blanches.
Les ressortissants de la région ne sont pas en reste de la recherche de solution pour trouver un dénouement heureux du différend qui met en mal la cohabitation des multiples communautés linguistiques et sociologiques de la région de N'Zérékoré.