Une affaire rocambolesque de trafic supposé de drogue éclabousse la police sénégalaise depuis bientôt une semaine, mettant en cause des officiers dont l'actuel directeur général de la police sénégalaise, Abdoulaye Niang.
Tout est parti de la sortie dans la presse de l'ancien directeur de l'Office central de Coordination et de Répression du Trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS), le commissaire Cheikhna Keïta. Ce dernier accuse nommément, dans un rapport qu'il a remis à la presse, le commissaire Abdoulaye Niang d'être au coeur d'un vaste trafic de drogue lorsqu'il dirigeait l'OCRTIS.
Ce rapport, d'après le journal local Le Quotidien qui a révélé ces informations, avait été remis auparavant au ministre de l' Intérieur, le général Pathé Seck, depuis le 18 février 2013, soit quatre mois avant la nomination d'Abdoulaye Niang à la direction de la police nationale le 28 mai 2013.
Et c'était, explique M. Keïta, pour informer le ministre de l' Intérieur de "la situation dans laquelle son prédécesseur M. Niang a mis l'OCRTIS. "Au lieu d'éradiquer le trafic de drogue, il participait à recycler les quantités de drogue saisies", dénonce M. Keïta.
Quant au ministre de l'Intérieur, il déclare dans la presse, qu' il attend les résultats de l'enquête qu'il a commanditée sur les allégations du commissaire Keïta. "C'est en ce moment seulement que nous apprécierons. (..) Je n'entends pas intervenir dans ce duel fratricide entre responsables de la police. J'attends les conclusions de l'enquête", a souligné le ministre.
Jeudi dernier, en Conseil des ministres, le président de la République Macky Sall a exigé que les résultats de l'enquête diligentée lui soient communiqués dans les meilleurs délais afin que les mesures appropriées soient prises.
Et comme pour convaincre de la détermination des autorités à aller jusqu'au bout dans cette affaire, le porte-parole du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly insiste, à la suite du président Macky Sall, sur le fait que "toute la lumière sera faite sur cette affaire et les décisions seront prises en fonction des résultats qui seront obtenus de l'enquête".
Selon lui, c'est une double enquête qui a été ouverte pour y voir clair. Il s'agit, dit-il, "d'une enquête de type administratif et d'une enquête de type judiciaire. Et les résultats de ces enquêtes seront portés à la connaissance de l'autorité dans un délai très bref.
Quoi qu'il en soit des organisations de la société civile et des parlementaires demandent que la lumière soit faite sur cette affaire.