Le gouvernement ivoirien et l'opposition, y compris le Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo), vont reprendre dans "quelques semaines" le dialogue politique en vue de favoriser la réconciliation nationale après la grave crise post-électorale de 2010-2011.
"Le dialogue ne s'est jamais arrêté, dans quelques jours, les échanges publics vont reprendre aussi bien avec les partis membres du CPD (Cadre permanent de dialogue) qu'avec le FPI", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, au sortir d'un conseil des ministres mercredi.
Le CPD est une plate-forme d'échanges, de réflexions, de propositions et d'actions en vue de l'amélioration des relations et de la consolidation de la confiance entre le gouvernement et 12 "petits partis pro-Gbagbo" mise en place le 28 avril 2012 à l'issue d'un conclave organisé par le gouvernement et boycotté par le FPI.
Sur le dialogue avec l'opposition, Bruno Koné assure qu'il y a déjà eu "un grand nombre d'acquis" même s'il subsiste des " demandes" qui n'ont pas reçu une "réponse formelle" de la part du gouvernement.
M. Koné a annoncé que, dans ce cadre, le gouvernement va plancher sur des textes relatifs au statut de l'opposition et au financement des partis politiques. Lancée en septembre 2011, le dialogue entre le gouvernement et l'opposition est dans l'impasse après plusieurs interruptions en raison des points de divergence importants.
Les discussions avaient été relancées en janvier 2013 avant d'être une nouvelle fois suspendue.
La reprise annoncée le 27 juin n'avait pu avoir lieu, le FPI demandant au gouvernement "un début d'application" des points de convergence, notamment le financement des partis de l'opposition, mais également la présence d'un médiateur lors des futures séances de négociations.
Les discussions achoppent sur les préalables du FPI relatifs, entre autres, à l'adoption d'une loi d'amnistie générale, la dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et une rencontre "au sommet" entre le président Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo.
Pour Bruno Koné, la reprise du dialogue est "l'expression de la volonté du chef de l'Etat (Alassane Ouattara) de faire en sorte que toutes les intelligences du pays, notamment celles de l'opposition, contribuent au développement de la Côte d'Ivoire".