Dernière mise à jour à 15h22 le 13/08
Les partis de l'opposition guinéenne ont décrété une journée ville morte dans capitale Conakry, pour réclamer des élections crédibles et transparentes, a dit mardi Aboubacar Sylla, porte-parole de l'opposition, au cours d'une conférence de presse.
M. Sylla a précisé que cette journée ville morte vise à boycotter toutes " les activités sociales et économiques" pour exiger l'ouverture d'un dialogue franc et sincère entre les acteurs politiques du pays.
Le porte-parole de l'opposition affirme que le pays traverse une "crise politique" sans précédent avec le blocage systématique des pourparlers dont l'objectif était de trouver un terrain tente avant l'élection présidentielle prévue le 11 octobre de cette année.
Sur les dix points inscrits à l'ordre du jour de dernier dialogue, Aboubacar Sylla a révélé que seulement quatre points avaient été examinés dans les concertations.
Il s'agit de la recomposition des délégations spéciales, de l'examen du calendrier électoral, du toilettage du fichier électoral et de la réforme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI, en charge d'organiser les élections).
"Je précise que contrairement à ce que le pouvoir du président Alpha Condé veut nous faire croire, il n'y a aucun consensus trouvée à ce jour autour du processus électoral", a déploré le porte-parole de l'opposition.
D'autre part, l'opposition accuse le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, parti au pouvoir) de vouloir tripatouiller le fichier l'électoral, dans le but de s'assurer d'une large victoire durant le scrutin du 11 octobre.
Parlant du décret du président Alpha Condé publié lundi pour annoncer officiellement la date de l'élection présidentielle pour le 11 octobre prochain, le porte-parole de l'opposition a estimé que le chef de l'Etat guinéen a fermé une autre "porte" du dialogue politique.
Cette annonce de la date des élections a provoqué la colère de l'opposition qui a appelé ses militants à observer demain mercredi une "journée ville morte" à Conakry et le 17 aout "journée ville morte" dans tout le pays.
"Si le gouvernement n'ouvre pas le dialogue, nous allons reprendre les manifestations et meetings politiques dans les rues de Conakry et dans tout le pays", menace le porte-parole, qui pense que toutes "les voies de recours pour trouver une solution ont été explorées sans succès".
"La manifestation politique n'est pas un acte de guerre" souligne Aboubacar Sylla avant de préciser que c'est une "manière pour les partis d'opposition de désapprouver les actes illégaux" du gouvernement guinéen".
En outre, les leaders de l'opposition revendiquent le respect des lois électorales avec la tenue des élections communales à la base avant celle présidentielle en octobre.
En Afrique rappelle-t-il, " les élections bâclées sont toujours à la base des conflits sociaux" enregistrés au lendemain des scrutins électifs.
"Nous allons empêcher la tenue de toutes élections bâclées en Guinée", a conclu le porte-parole de l'opposition M. Sylla.