Dernière mise à jour à 08h46 le 27/08
Une opération de désobéissance civile visant à exiger le limogeage du nouveau Premier ministre Baciro Dja, a été déclenchée ce mercredi en Guinée-Bissau, a constaté un correspondant de Xinhua.
La contestation est organisée par l'Alliance nationale regroupant les organisations de la société civile, les syndicats de société civile, qui compte sur le soutien des partis politiques représentés au Parlement, notamment, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) et le Parti de la Rénovation sociale (PRS), deux principales forces politiques dans le pays.
En outre, l'Alliance nationale a remis mardi une pétition à l'Assemblée nationale pour exiger la démission du président de la République José Mário Vaz, qui, selon son coordonnateur, Luis Nancassa, "veut installer une dictature en Guinée-Bissau".
"Nous allons continuer la lutte jusqu'à ce que le président de la république soit écarté du pouvoir", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le PRS et le PAIGC vont remettre la pétition de l'Alliance au président Vaz, ainsi qu'une résolution adoptée lundi soir par l'Assemblée nationale demandant le limogeage du nouveau Premier ministre Baciro Dja, indique-t-on de source parlementaire.
Baciro Dja, nommé jeudi et qui n'a pas encore formé son gouvernement, remplace Domingos Simoes Pereira, limogé le 12 août par le président Vaz en raison de divergences entre les deux hommes qui appartiennent tous au même parti, le PAIGC.
Selon la constitution, le parti sorti vainqueur des législatives, en l'occurrence le PAIGC, doit proposer au Chef de l'Etat un Premier ministre. Cela était le cas en 2014 avec la nomination de Simoes Pereira, président du PAIGC, qui vient d'être limogé avant d'être proposé à nouveau au même poste par ce parti. Cette reconduction n'a pas été acceptée par le président Vaz qui a nommé Baciro Dja qui, même s'il est membre du PAIGC, n'a pas l'aval de ce parti.
Le président du PAIGC a estimé que le président de la République "peut aggraver la situation politique et la gouvernance dans le pays", s'il persiste dans son choix.
De son côté, le secrétaire général de la PRS, Florentino Mendes Pereira, a déclaré que "José Mário Vaz doit être ouvert au dialogue pour éviter une nouvelle déstabilisation du pays".