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Le Zimbabwe interdit les mariages d'enfants dans un verdict historique

Xinhua | 21.01.2016 13h12

La Cour constitutionnelle du Zimbabwe a interdit mercredi les mariages de jeunes filles de moins de 18 ans, dans un verdict historique destiné à améliorer la protection des droits de l'enfance et à réduire cette pratique relativement répandue dans le pays.

La Cour a rendu ce verdict dans une affaire dans laquelle deux jeunes femmes, Loveness Mudzuri (20 ans) et Ruvimbo Tsapotsi (19 ans) contestaient la Loi coutumière sur le mariage qui définit à 16 ans l'âge de consentement légal.

Ces deux jeunes femmes avaient été mariées avant l'âge de 18 ans, et leur avocat, Tendai Biti, faisait valoir que la Loi coutumière sur le mariage était contraire à la nouvelle Constitution adoptée en 2013 et fixant à 18 ans l'âge de mariage minimum.

"Avec effet à dater du 20 janvier 2016, aucune personne, homme ou femme, ne pourra contracter aucune forme de mariage, y compris une union informelle au regard de la loi coutumière ou aucune autre union découlant d'une religion ou d'un rite religieux, avant d'avoir atteint l'âge de 18 ans", indique une partie de ce verdict.

Le Zimbabwe est l'un des pays du continent africain présentant un grand nombre de mariages dans l'enfance, de même que la Guinée-Bissau, la Mauritanie, le Mali, le Nigeria, l'Ouganda, le Burkina Faso, l'Éthiopie, le Niger et le Tchad, d'après le Comité d'experts africains sur les droits et la protection des enfants.

Selon l'Enquête de santé démographique du Zimbabwe 2010-2011, 33 % des femmes au Zimbabwe avaient été mariées avant d'avoir 18 ans.

L'Enquête multi-indicateur du Zimbabwe de 2014 estime aussi à 24,5 % le pourcentage de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans qui ont déjà été mariées ou fiancées, contre 1,7 % chez les garçons de cette tranche d'âge.

Les études ont révélé que la pauvreté était l'un des principaux facteurs du mariage dans l'enfance au Zimbabwe, avec les pratiques religieuses et culturelles néfastes.

Certaines sectes religieuses du pays affirment que ces mariages sont ordonnés à un niveau spirituel et ne peuvent donc pas être contestés. Il arrive également que des jeunes filles soient condamnées à un mariage forcé pour apaiser de supposés esprits défunts en colère.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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