Dernière mise à jour à 09h21 le 21/01
Des terroristes -qui pourraient être des Talibans- ont attaqué une université du Nord-ouest du Pakistan, coordonnant leur attaque avec une cérémonie organisée à ce moment-là dans l’établissement pour assurer un maximum de victimes. Au moment où les forces de sécurité passaient au peigne fin le campus bloc par bloc après le massacre de mercredi, on dénombrait les corps d'au moins 21 élèves. Selon le porte-parole de l'armée, le lieutenant-général Asim Bajwa, quatre terroristes ont également été tués.
L'attaque a eu lieu à l'Université Khan Bacha de Charsadda, à Peshawar -à moins de 40 kilomètres de l'endroit où les talibans pakistanais avaient déjà massacré 145 personnes, dont 132 enfants, dans une autre attaque sur un établissement scolaire en décembre 2014. Un porte-parole des Talibans pakistanais, Mansoor Umar, a déclaré que l'attaque a eu lieu en représailles à des opérations militaires contre le groupe. Selon le journal pakistanais DawnNews, Mansoor était également le cerveau qui se trouvait derrière l'attaque de décembre 2014.
Mais autre porte-parole, Muhammad Khorasani, de l'organisation centrale des Talibans pakistanais, a démenti avoir eu le moindre rôle dans l’attaque, allant même jusqu’à la condamner en termes très clairs : « Nous condamnons fermement l'attaque de l'Université Bacha Khan à Charsadda et renions cette attaque, disant que cela est non conforme à la charia ». Mercredi était le 28e anniversaire de la mort du fondateur de l'université, Abdul Ghaffar Khan -un militant Pachtoune indépendantiste et pacifiste des années 1920 aussi connu sous le nom de Bacha Khan. Les invités étaient réunis à l'université pour rendre hommage à son fondateur lorsque les terroristes sont arrivés, a dit Zahoor Khan, un étudiant.
L’étudiant a confié à DawnNews que les assaillants étaient dans son groupe d'âge. « Ils étaient comme nous - Ils étaient très jeunes. Ils portaient des fusils AK-47. Ils portaient des vestes comme les militaires ». Selon lui, des dizaines d'étudiants étaient encore endormis dans leurs chambres parce qu'ils n’avaient pas cours. « Il y avait des tirs entre les assaillants et les forces de sécurité », a-t-il poursuivi. « Quand tout a été fini, des hommes de l'armée ont frappé à la porte de notre chambre et nous ont dit que nous étions en sécurité ». Les derniers jours ont vu une augmentation des attaques militantes dans la région, dont une contre un point de contrôle dans la Khyber Agency, une région à l'ouest de Peshawar qui jouxte l'Afghanistan, où 10 personnes ont été tuées et 36 autres blessées.