Dernière mise à jour à 08h38 le 21/04
Le gouvernement ivoirien dispose désormais d'une liste consolidée pour l'indemnisation des victimes des crises survenues en Côte d'Ivoire, notamment la crise post-électorale de 2010 qui a fait officiellement au moins 3.000 morts.
Selon un rapport de la Commission nationale pour la réconciliation et l'indemnisation des victimes des crises survenues en Côte d'Ivoire (Conariv) remis mardi au président Alassane Ouattara, un "fichier unique consolidé des victimes" a été établi après vérification "documentaire, par appel téléphonique et enquête de terrain" de tous les fichiers issus d'un recensement qui a permis d'auditionner 130.560 personnes sur toute l'étendue du territoire national.
"Ce travail a permis, après affinage, de valider 316.954 dossiers (36%) sur 874.056 soumis à la Cellule de vérification et de rejeter 557.102 dossiers (64%)", indique le rapport.
Relativement aux typologies de préjudices, le rapport a identifié "les violences basées sur le genre (0,77%), les blessures graves (8,45%), les meurtres et disparitions (6%) et les destructions de biens (84,78%)".
Avec ce "fichier consolidé", le processus d'indemnisation des victimes va "s'accélérer", a assuré la ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de l'indemnisation des victimes, Mariatou Koné.
Un processus d'indemnisation des victimes a été officiellement lancé le 4 août dernier par le président Alassane Ouattara qui a annoncé à l'occasion la mise en place d'un fonds d'un milliard de francs CFA (deux millions de dollars US).
Plus d'un millier de personnes ont obtenu réparation dans le cadre du processus d'indemnisation, selon la Conariv.
Les personnes indemnisées sont issues d'un premier groupe de 3.500 personnes, ayant droit des victimes décédées, et de 1.000 blessés.
L'opération de recensement et d'indemnisation a concerné les victimes et les ayants droit de victimes des crises survenues en Côte d'Ivoire depuis 1990, année de la réinstauration du multipartisme.
Les deux décennies suivantes ont été marquées par le coup d'Etat de 1999 et la rébellion armée de 2002 ponctuées par la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait au moins 3.000 morts officiellement.