Dernière mise à jour à 11h48 le 23/04
Le Burundi projette d'atteindre une capacité énergétique de 560 mégawatts (560 MW) d'ici l'horizon 2020, a annoncé jeudi à Bujumbura Côme Manirakiza, ministre burundais de l'Energie et des Mines.
Le ministre Manirakiza, lors d'une conférence de presse, a affirmé que l'atteinte de cette capacité permettrait au Burundi, de garantir à toutes les couches de la population, à des conditions financières moins onéreuses, l'accès à des sources modernes d'énergie.
Pour le moment, le Burundi ne dispose que de 66,35 MW, a-t-il révélé en précisant que les pertes dues à la vétusté des installations de la Régie des Eaux et d'Electricité(REGIDESO) qui datent de 1960, sont "énormes", évaluées à entre 30 et 35 MW.
Dans l'attente de l'horizon 2020, a-t-il signalé, plusieurs projets d'érection des barrages hydroélectriques, d'installation de l'énergie solaire, de transformation des déchets ménagers et d'exploitation de la tourbe, aujourd'hui en cours de montage, pourraient devenir opérationnels vers 2018 selon les prévisions.
Sur ce palmarès, il a cité les centrales hydroélectriques à ériger sur les rivières de Mpanda (10,4 MW), de Kaburantwa (20 MW), de Jiji (32 MW), de Murembwe (19 MW), de Ruzibazi(17 MW), de Kagunuzi(8 MW) et de Ruvyironza(22 MW), ainsi que des centrales hydroélectriques régionales à ériger sur les rivières de la Kagera (27 MW) en Tanzanie, et de la Ruzizi(49 MW) en République Démocratique du Congo(RDC).
Au sujet de l'énergie thermique, a-t-il révélé également, le Burundi a inscrit à son agenda la construction des centrales thermiques, à base de déchets (30 MW), à base de la tourbe (15 MW) et à base de fuel (30 MW).
Concernant les centrales photovoltaïques, le ministre Manirakiza a indiqué que la centrale solaire de Bubanza (10 MW), ainsi que deux autres en cours de montage en province de Gitega (17,5 MW), seront mises à contribution dans le processus de résolution de la problématique du déficit énergétique au Burundi.
Dans le cadre de la mise en œuvre d'un accord régional d'importation d'énergie électrique entre le Burundi et l'Ethiopie, a-t-il fait remarquer en outre, après la construction de barrage hydroélectrique dite "La Renaissance d'Ethiopie" sur le fleuve Nil, le Burundi espère pouvoir importer d'Ethiopie 200 MW.
"Je suis optimiste sur l'avenir énergétique du Burundi car l'espoir pointe à l'horizon au regard des perspectives incarnées par quatre lignes d'interconnexion régionale en cours de construction", a-t-il affirmé par ailleurs, en citant la ligne Bujumbura(Burundi)-Kamanyola (RD-Congo)-Kibuye(Rwanda), ainsi que la ligne Gitega(Burundi)-Kigoma(Tanzanie).
Le ministre Manirakiza a profité de cette opportunité, pour fustiger les actes de vandalisme en Mairie de Bujumbura, contre des poteaux d'éclairage public fournis par le gouvernement chinois pour appuyer le Burundi dans le renforcement de la sécurité urbaine.
Ces poteaux, a-t-il déploré, sont aujourd'hui hors d'usage à cause des vols des batteries et des plaques solaires par des voleurs de nuit.
Bientôt, a-t-il promis, ces poteaux seront réparés moyennant une technicité "améliorée", de manière à ce que des malfaiteurs ne puissent encore les saccager.
Selon les statistiques, aujourd'hui, seulement 4% des ménages burundais ont accès à l'électricité.