Dernière mise à jour à 09h03 le 03/05
La Tanzanie a lancé un projet agricole de cinq ans visant à doubler sa production de riz.
Cette décision est survenue quelques jours après l'annonce par le gouvernement d'une interdiction des importations de riz, visant à renforcer le marché pour la production locale de riz.
Ce projet d'expansion de la production de riz, nouvellement dévoilé, touchera des zones étendues de la région de Morogoro dans l'est du pays, et prévoit l'utilisation de techniques d'irrigation et d'agronomie modernes pour augmenter la production récoltée.
"Ce projet est actuellement mis en œuvre par le ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche, et il a pour objectif de doubler la production de riz du pays, ainsi que d'améliorer le revenu des petits exploitants agricoles", a déclaré Magreth Ndaba, coordinateur du projet.
La Tanzanie devrait consacrer 2,27 millions de dollars à ce projet qui impliquera trois centres de recherches.
Ce projet a pour objectif central de veiller à ce que le marché local du riz soit "fiable". Des silos à riz seront créés peu après les récoltes et des routes seront construites pour relier les principales zones de production.
Les agriculteurs devraient recevoir des germes à semer et des formations sur de meilleures pratiques agricoles.
"Nous voulons que la Tanzanie devienne le plus grand producteur de riz d'Afrique car l'objectif est maintenant de surpasser Madagascar, actuellement le premier pays du riz d'Afrique", a déclaré Firmin Mizambwa, directeur général de l'Agence tanzanienne des semences agricoles.
D'après M. Mizambwa, la Tanzanie produit plus d'un million de tonnes de riz chaque année, ce qui en fait le deuxième producteur d'Afrique après Madagascar, qui produit 4,3 millions de tonnes de riz par an.
"Mais Madagascar, étant une île, ne peut pas étendre ses rizières tandis que notre pays a encore une abondante réserve de terrains vierges sur lesquels des exploitations à grande échelle pourront être créées", a-t-il dit.
L'un des principaux aspects du projet consistera à encourager les agriculteurs à se lancer dans cette activité afin que ce secteur devienne un moyen de lutter contre la pauvreté.
"Une méthode baptisée intensification des rizières sera utilisée dans ce projet", a-t-il dit. "C'est une méthode biologique utilisant peu d'eau et beaucoup de main d'œuvre, avec des jeunes pousses disposées une à une et généralement protégées des mauvaises herbes une à une avec des outils spéciaux".
"L'une des difficultés majeures pour le secteur du riz en Tanzanie et en Afrique en général consiste dans l'insuffisance de la production locale pour répondre à la demande de riz du continent, de ce fait tout le continent reste dépendant des importations pour répondre à sa demande croissante de cette céréale", a expliqué Hussein Mansour, chercheur au sein de l'Agence des semences agricoles.