Dernière mise à jour à 08h53 le 05/05
Une étude internationale confirme la persistance du virus Ebola dans le sperme de survivants à l'épidémie en Guinée, jusqu'à au moins neuf mois après leur guérison, ce qui rappelle l'importance du suivi des survivants afin de prévenir les risques de nouvelles flambées épidémiques, a indiqué ce mercredi l'Institut Pasteur dans un communiqué de presse.
Les résultats de cette étude, conduite par des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) , de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l'Institut Pasteur et leurs partenaires guinéens (Centre hôspitalier universitaire de Donka, Hôpital de Macenta, Institut national de santé publique, Université de Conakry), sont publiés dans le Journal of Infectious Diseases le 3 mai 2016.
Selon l'Institut Pasteur, dans cette étude, les chercheurs ont suivi pendant un an 450 patients, hommes et femmes ayant survécus de l'épidémie d'Ebola en Guinée, en effectuant des prélèvements de liquides corporels (larmes, salive, fèces, liquides vaginaux et sperme). Afin de détecter la présence du virus Ebola dans ces liquides, les chercheurs ont employé les techniques de biologie moléculaire d'amplification en chaîne par polymérase (PCR) et de détection d'acide ribonucléique (ARN), dans les hôpitaux en Guinée.
Les résultats de cette étude portent sur 98 prélèvements issus de 68 personnes différentes. Le virus Ebola a été détecté dans dix prélèvements provenant de huit hommes, jusqu'à neuf mois après la guérison.
Par ailleurs, les chercheurs ont montré que la persistance du virus dans le liquide séminal diminue avec le temps : le virus, présent dans 28,5 % des échantillons lors des prélèvements effectués entre le 1er et 3e mois, n'a ensuite été détecté qu'à hauteur de 16% entre le 4e et le 6e mois, puis 6,5 % entre le 7e et le 9e mois, 3,5 % entre le 10e et le 12e mois, et enfin 0% après 12 mois.
L'Institut Pasteur a rappelé que ces réultats confirment ceux publiés en octobre 2015 dans le New England Journal of Médecine sur une cohorte de survivants en Sierra Leone.
A travers cette étude, les chercheurs soulignent l'importance d'utiliser de préservatifs par les survivants dans les mois suivant leur gérison et de développer, voire de systématiser le suivi des survivants, afin de limiter les risques de recrudescence de l'épidémie.