Dernière mise à jour à 11h08 le 20/05
Le bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a requis mercredi au minimum 25 ans de prison contre l'ancien vice-président rd-congolais Jean-Pierre Bemba, reconnu coupable de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis par sa milice en Centrafrique.
"Il y a deux circonstances aggravantes : la commission des crimes à l'encontre de victimes particulièrement vulnérables et la commission de ces crimes avec une cruauté toute particulière", a affirmé un représentant du procureur, Jean-Jacques Badibanga.
Selon Margot Tedesco, responsable du bureau de sensibilisation de la CPI à Kinshasa, le bureau du procureur a requis 25 ans de prison au terme des enquêtes menées par la CPI et en fonction de la gravité des crimes commis par Jean-Pierre Bemba.
Dans l'hypothèse où les juges abondent dans le même sens que l'accusation, il s'agira de la peine la plus lourde de l'histoire de la CPI.
Les avocats de Bemba ont demandé entre 12 et 14 ans de détention. Une décision sera prise à une date ultérieure. Eve Bazaiba, secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC) pense que "ce sera dans un mois".
Plus de 1.000 hommes du MLC, rébellion dirigée alors par Jean-Pierre Bemba, s'étaient rendus en Centrafrique en octobre 2002 pour soutenir le président Ange-Félix Patassé, victime d'une tentative de coup d'Etat menée par le général François Bozizé. Ces hommes ont été accusés d'avoir tué, pillé et violé lors des interventions.
Au terme d'un procès ouvert en novembre 2010, les juges de la CPI avaient reconnu le 21 mars dernier l'ancien chef rebelle du nord de la RDC coupable de cinq charges de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis en 2002 et 2003 en Centrafrique, en vertu du principe de la "responsabilité du commandant".