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Un ministre sud-africain veut changer la Constitution pour criminaliser le racisme

Xinhua | 25.05.2016 09h20

Le ministre sud-africain des Arts et de la Culture, Nathi Mthethwa, a souligné mardi la nécessité de criminaliser le racisme en amendant la Constitution.

"L'humanité a l'obligation de réprimer et de punir ce crime (le racisme)", a déclaré M. Mathewa aux députés, lors d'un débat sur le racisme au Parlement.

"Nous ne pouvons pas contrôler l'attitude des gens, toutefois nous pouvons contrôleur leur comportement en pénalisant le racisme. Nous devons si nécessaire amender la Constitution", a déclaré le ministre.

Malgré les progrès réalisés par l'Afrique du Sud, l'héritage structurel du colonialisme, de la ségrégation et de l'apartheid restent profondément enracinés comme en témoignent la structure coloniale, sexiste et super-exploitatrice de l'économie, la répartition spatiale du développement et du sous-développement, enfin les conditions sociales, les ressources humaines et les infrastructures, a déclaré M. Mathewa.

Cet héritage structurel se traduit en particulier par la pauvreté de masse et l'inégalité extrême, des facteurs inhérents au colonialisme et à l'apartheid, a-t-il dit.

L'Afrique du Sud a subi une nouvelle vague d'actes racistes depuis le début de l'année. Cette vague de tensions a débuté à la Nouvelle Année lorsque Penny Sparrow, une agent immobilier, a qualifié les noirs de "singes". Ses propos ont été repris dans des commentaires racistes sur les médias sociaux. Ces propos anti-noirs ont également attisé un sentiment anti-blancs.

Les incidents racistes récents expriment l'opinion de ceux qui ont profité de l'apartheid et qui souhaitent conserver le statu quo, a déclaré M. Mathewa.

Ceux qui parlent et pensent en termes de haine de l'autre expriment une allégeance non pas à l'Afrique du Sud du présent mais à la perpétuation des horreurs passées, a-t-il dit.

"Même si le racisme montre son visage de temps à autres, nous devons progresser avec une détermination inflexible dans notre programme de transformation économique radicale", a observé le ministre.

"Le racisme nous tue. Ce n'est pas juste une métaphore. C'est aussi vrai littéralement", a-t-il souligné.

Le racisme ne sera pas surmonté simplement par la parole, a déclaré M. Mathewa.

Le racisme, comme beaucoup d'autres maux de la société, est le produit d'une société bâtie sur le colonialisme et son dérivé, l'apartheid, pour le bénéfice d'une toute petite partie de la population, a-t-il dit.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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