Dernière mise à jour à 09h52 le 25/05
Les scientifiques assistant aux débats de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE) mardi à Nairobi, ont exprimé leur consternation devant la vitesse de destruction des récifs coralliens, indispensables pour la survie de l'écosystème marin, à cause du réchauffement des mers et du phénomène d'El Nino.
Ruth Gates, directrice de l'Institut de biologie marine de l'Université de Hawaii, a rapporté que la plupart des récifs coralliens du monde, dont la plupart sont situés en Inde, aux Maldives, au Sri Lanka, et autour des îles du Lakshadweep, présentent un taux de blanchissement des coraux de 93% en raison du réchauffement des eaux.
"Le blanchissement des récifs coralliens révèle une réaction de stress de leur part face à la montée des températures marines, liée au réchauffement climatique", a déclaré Mme Gates lors d'une conférence de presse à Nairobi.
Les récifs coralliens jouent un rôle important pour la survie de nombreuses espèces marines et d'écosystèmes marins, et leur état de stress est lié au processus de dragage constant des ports, lié au trafic maritime, ainsi qu'aux changements climatiques et aux émissions de gaz à effet de serre.
" Le phénomène d'El Nino a un impact et nous pouvons mesurer cet impact. Environ 80% des récifs sont morts et 70% d'entre eux sont blanchis", a déclaré Mme Gates aux journalistes.
Selon les scientifiques, les récifs coralliens blanchis peuvent encore être sauvés par un effort pour réduire les températures. Lors de précédents phénomènes d'El Nino en 1998, les experts estimaient que le monde avait perdu 18% de ses récifs coralliens.
Dans un nouveau rapport publié mardi à Nairobi, le Pragramme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a mis en garde que les récifs coralliens étaient en grand danger mais que des canots de sauvetage pourraient les aider à survivre au réchauffement qui blanchit voire tue par assèchement les coraux.
Malheureusement, même en réalisant les engagements de réduction des émissions prévus dans l'accord de Paris, plus d'un quart des récifs coralliens du monde resterait affecté par ce blanchissement, selon le rapport.
Le directeur de l'Unité du PNUE sur les récifs coralliens, Jerker Tamelander, a déclaré que la situation des coraux était plus préoccupante qu'estimé précédemment, du fait de la progression du blanchissement.
"C'est une situation très grave. Les récifs coralliens continueront de blanchir. Toutefois, ils ont une possibilité de se remettre", a déclaré M. Tamelander.
Le blanchissement des récifs coralliens diminue leur rôle positif de protection de l'écosystème marin car ils sont ensuite affectés par l'érosion et perdent leur structure originale.
Les scientifiques estiment que si la destruction des récifs coralliens se poursuit, cela affectera négativement les populations vivant dans les régions côtières de plus de 100 pays, qui dépendent des ressources océaniques pour leur nourriture et leurs revenus.
Les récifs coralliens sont aussi des attractions touristiques et leur perte affecterait également ce secteur et d'autres par contrecoup.