Dernière mise à jour à 09h06 le 15/08
Une commission judiciaire égyptienne a ordonné la saisie des avoirs de l'ancien président islamiste destitué Mohamed Morsi, ainsi que de plus de 200 autres membres des Frères Musulmans, un groupe aujourd'hui interdit. Cette décision fait suite à un verdict les ayant désignés comme "éléments terroristes", a déclaré dimanche le site d'information étatique Al-Ahram.
Le verdict prononcé à l'encontre de M. Morsi est lié à une affaire dite "d'espionnage pour le compte du Hamas", dans laquelle l'ancien président est accusé d'avoir communiqué des informations confidentielles au mouvement palestinien qui gouverne la bande de Gaza. Le verdict n'a cependant pas été étendu aux membres de sa famille, a déclaré Al-Ahram, citant une source anonyme dans le milieu judiciaire.
Plusieurs autres membres éminents des Frères Musulmans figurent également sur la liste émise par la commission judiciaire chargée de gérer les avoirs de cette organisation. On y trouve notamment le principal leader du mouvement, Mohamed Badies, ses deux adjoints Khairat al-Shater et Mahmoud Ezzat, l'ancien président du Parlement Mohamed Saad al-Katatni, et plusieurs autres personnalités.
L'Egypte mène une campagne de répression de grande envergure contre le groupe des Frères Musulmans depuis la destitution du président Morsi par l'armée en juillet 2013, en raison des manifestations massives ayant éclaté contre son règne un an seulement après son accès au pouvoir.
Quelques temps plus tard, la dispersion d'un rassemblement de partisans de M. Morsi au Caire et à Gizeh a fait plus de 1 000 morts. Des milliers d'autres manifestants ont été arrêtés et jugés en masse.
Depuis, la recrudescence des attaques terroristes antigouvernementales ont causé la mort de centaines de policiers et de soldats. La plupart de ces attaques ont été revendiquées par un groupe militant basé dans le Sinaï et ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI).
La commission judiciaire chargée de la gestion des fonds détenus par les Frères Musulmans a déjà saisi les avoirs de plusieurs entreprises gérées par les Frères Musulmans, dont des supermarchés et des écoles privées.