Dernière mise à jour à 09h19 le 23/09
Le processus du dialogue politique inter-guinéen a repris de plus belle jeudi en présence des représentants internationaux, pour désamorcer la récurrente crise politique dans le pays depuis 2015, marquée par des manifestations de rue à Conakry et à l'intérieur du pays.
La reprise de ce dialogue a connu la présence des partis politiques de l'opposition et ceux de la majorité présidentielle, des représentants de la société civile ainsi que des représentants de la communauté internationale dont les Nations Unies, l'Union européenne, l'Organisation internationale de la Francophonie, ambassades des USA et de la France.
La trentaine de participants à la rencontre va plancher sur l'application des accords des précédents dialogues politiques, notamment l'accord du 20 août 2015, portant sur l'organisation des élections locales et la refonte de la Commission électorale nationale indépendante (CENI, organe chargé des élections).
Au nom du gouvernement guinéen, le ministre de l'Administration du territoire et de la décentralisation Bouréma Condé a rappelé que le blocage du dialogue politique avait entraîné les acteurs politiques vers la méfiance, le déficit de confiance et la propension à répugner toute tentative de relance du dialogue.
"Au regard des réalités, il m'est loisible de rappeler que le cadre de dialogue inclusif demeure l'espace approprié pour débattre de toutes les quêtions y compris celle considérées préjudiciables", a indiqué M. Condé.
De même, il a souligné la disponibilité du gouvernement à être à "l'écoute positive de tous ceux qui œuvrent pour l'éclosion d'incitatives novatrices et mobilisatrices, aboutissant au triomphe de la démocratie apaisée et de l'Etat de droit".
S'adressant aux acteurs politiques et à ceux de la société civile, le ministre Bouréma Condé a précisé que tirant les leçons de la pénible situation de désaccord et d'incompréhension qui agace le peuple de Guinée, il invite les uns et les autres à privilégier les intérêts majeurs de la nation.
Suite au blocage du processus du dialogue politique inter-guinée, les partis de l'opposition ont organisé plusieurs manifestations dans les rues de Conakry pour faire des revendications politiques et sociales vis-à-vis du gouvernement en place.
Ces manifestations dites "pacifiques" organisées par l'opposition se sont souvent soldées par des heurts entre les manifestants et les forces de l'ordre, faisant des morts et des blessés dans les rangs de l'opposition, ainsi que des dégâts matériels avec destruction de biens publics et privés.
Entre autre revendications de l'opposition, il y a l'application stricte des clauses des précédents dialogues, l'organisation des élections à la base (élections communales et dans les districts et quartiers de la Guinée), la réforme structurelle de la CENI, l'indemnisation des victimes des manifestations politiques, la neutralité de l'administration dans le processus électoral, etc.
Pour rassurer les parties prenantes aux pourparlers, le ministre de l'Administration du territoire a affirmé que dorénavant il rassure que "les modalités pratiques d'application des points consensuels qui sortiront de la présente rencontre ne souffriront d'aucune entorse".