Dernière mise à jour à 08h31 le 03/11
Le président sud-africain Jacob Zuma étudiera le contenu du rapport sur "la captation de l'Etat" rédigé par l'ancienne médiatrice de la république, et évaluera s'il devrait être sujet à une poursuite judiciaire, a annoncé mercredi la présidence dans un communiqué.
Quelques heures avant, la Haute cour de Pretoria avait jugé que le rapport devait être publié mercredi avant 17h00.
Le rapport est consacré aux accusations selon lesquelles la riche famille Gupta d'origine indienne, qui entretient des relations étroites avec le président Jacob Zuma et sa famille, a influencé la nomination de certains ministres du gouvernement et de directeurs d'entreprises nationales.
M. Zuma a tenté d'interdire la publication du rapport rédigé suite à une enquête sur des plaintes concernant une conduite mauvaise et non-éthique du président et/ou des officiels des organes étatiques en raison des relations présumées inappropriées avec les membres de la famille Gupta.
Mais plus tôt mercredi, son équipe juridique, dans un brusque revirement, a annoncé le retrait de cette demande sans donner de raison.
Pour expliquer la raison de ce revirement, la présidence a avancé le fait que la base de la demande était que le président n'avait pas eu l'opportunité de s'expliquer dans cette enquête et que de ce fait, il demandait à la cour de pouvoir le faire.
"D'après la Constitution, tout le monde a le droit d'intenter une action administrative qui soit légale, raisonnable et équitable au sens procédural", a rappelé le porte-parole de la présidence, Bongani Ngqulunga.
M. Zuma a le droit d'obtenir les preuves qui l'incriminent avant de répondre aux questions qui lui sont posées, et a le droit d'interroger les témoins, a poursuivi M. Ngqulunga.
Dans l'intérêt de la justice et de la résolution rapide de cette affaire, le président a décidé de retirer sa demande, a conclu le porte-parole.
Les Guptas, ainsi que M. Zuma, sont sous les feux des projecteurs depuis que le vice-ministre des Finances, Mcebisi Jonas, et l'ancien député, Vytjie Mentor, ont déclaré cette année qu'ils avaient obtenu des positions au gouvernement grâce aux Guptas
Mme Madonsela devait publier son rapport le 14 octobre, son dernier jour au poste de médiateur de la république, mais le rapport était gardé sous clef au parlement car M. Zuma avait fait part de son intention de demander l'interdiction de sa publication.
Le successeur de Mme Madonsela, Busisiwe Mkhwebane, avait fait savoir qu'elle ne publierait pas le rapport tant que la cour n'avait pas rendu son verdict.